Transport vers la ville d’Ali Mendjeli (Constantine) : Les chauffeurs de taxi exacerbent la colère des citoyens

22/10/2024 mis à jour: 16:04
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Le tarif initialement en vigueur pour une place est de 100 DA (Photo : El Watan )

Malgré la multiplication des moyens de transport desservant la circonscription administrative d’Ali Mendjeli, se déplacer demeure un calvaire pour les citoyens. 

Cette situation, déjà problématique, s’est encore aggravée avec la rentrée sociale de ces deux derniers mois. Les usagers, en particulier ceux voyageant du centre-ville de Constantine vers Ali Mendjeli, dénoncent l’anarchie qui règne à la station de taxis située sur l’avenue Rahmani Achour, dans le quartier Bardo. Sur place, une grande partie des chauffeurs se sont entendus pour imposer des tarifs arbitraires aux clients. Il est communément observé que la plupart des chauffeurs de taxi n’acceptent désormais plus les trajets à 100 DA, tarif initialement en vigueur pour une place. Désormais, à chaque sollicitation, la réponse est la même : leur destination prétendue est l’UV 21, avec un tarif imposé de 200 DA par place. 

Cette pratique, introduite pendant la pandémie en raison des mesures de distanciation imposées par les autorités, devait être temporaire. En effet, les chauffeurs étaient alors autorisés à transporter deux passagers à 200 DA. Cependant, même après l’assouplissement de ces mesures, beaucoup continuent à exiger ce tarif, même lorsqu’ils transportent trois passagers. 

Cette cupidité, devenue une habitude pour certains chauffeurs, dépasse aujourd’hui les bornes. Les concernés refusent purement et simplement de transporter des passagers à 100 DA, notamment les étudiants et les fonctionnaires, qui se retrouvent impuissants face à ces pratiques abusives. 

Ces derniers, ne pouvant se permettre de débourser 200 DA par trajet, subissent les conséquences de cette dérive. Dans la file d’attente interminable de dimanche dernier, de nombreux chauffeurs orientent systématiquement les passagers vers l’UV 21, une manière implicite de leur faire accepter la tarification de 200 DA. Ainsi, ils préfèrent laisser les usagers en attente plutôt que de revenir à l’ancien tarif. «Si un chauffeur transporte trois personnes à 200 DA, il gagne 600 DA, alors qu’en transportant quatre passagers à 100 DA, il ne touche que 400 DA. Où est la direction des transports ? 

Les tarifs sont imposés par les chauffeurs sans aucun contrôle», s’indigne une femme outrée par l’avidité qui s’est propagée chez la plupart des chauffeurs de taxi. Ces derniers crient à tue-tête «UV 21, UV 21», laissant entendre qu’ils n’iront nulle part pour moins de 200 DA. Notre interlocutrice déplore également l’inaction des autorités face à cette dérive tarifaire et appelle à des mesures strictes pour contrer ces abus. 

Un autre citoyen renchérit : «Dans les wilayas voisines, une course coûte parfois entre 200 et 250 DA, mais ici à Constantine, c’est insensé!» Il souligne également les difficultés rencontrées dans les autres moyens de transport, comme le tramway, où l’affluence est telle, lors des heures de pointe, qu’il faut parfois attendre près de 50 minutes pour atteindre le terminus. Malgré le renforcement du service, les heures de pointe sont tout simplement invivables, et les usagers s’y pressent dans une bousculade incessante. 

Quant aux bus, précisément privés, ils sont devenus synonymes de tous les excès : harcèlement, vols, surcharges, non-respect du code de la route, sans oublier les risques encourus. «Les conditions sont si déplorables que je me sens humiliée à chaque trajet en bus privés», confie une jeune femme. Elle raconte avoir déjà passé plus d’une heure dans un bus pour un trajet pourtant court. 

Face à cette situation chaotique, un policier a finalement été dépêché sur place après plus de 30 minutes d’attente. Il a ordonné aux chauffeurs de prendre leurs passagers ou de quitter la station, les menaçant de signaler leur comportement. Ce n’est qu’à ce moment-là que la raison a semblé prévaloir, et les chauffeurs ont finalement accepté de mettre fin à l’interminable attente des citoyens. 

Certains ont néanmoins opté pour des courses plus chères, à 600 DA, tandis que d’autres, exaspérés, se sont tournés vers le tramway, malgré les retards persistants.

 

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