La transformation numérique marque un tournant décisif dans l’évolution de plusieurs secteurs, allant de nos interactions sociales à la gestion des villes. Plus qu’une simple avancée technologique, elle symbolise une profonde mutation structurelle.
A cet égard, un colloque international, organisé hier conjointement par les universités de la wilaya de Constantine, l’université russe RUDN et le Centre de recherche en aménagement du territoire (CRAT), au niveau de l’Institut de gestion urbaine à Constantine 3, a permis de faire le point sur cette dynamique.
La professeure Samira Debache, de la faculté d’architecture de l’université Salah Boubnider Constantine 3, a souligné que l’Algérie a enregistré des progrès notables dans ce domaine. Elle a notamment révélé qu’Alger s’est classée huitième parmi les villes intelligentes en Afrique, selon le classement 2024 du Centre de compétitivité mondiale de l’IMD.
Ce dernier a évalué 142 villes, et interrogé 120 personnes pour chaque ville à travers le monde, en se basant sur la qualité de leur infrastructure technologique.
Le projet «Smart City» d’Alger, lancé en 2017, constitue un pilier central de cette transformation. Il s’appuie sur l’exploitation des technologies pour une gestion optimale des données urbaines.
En comparaison avec d’autres grandes villes du pays, telles que Constantine ou Oran, Alger a réalisé des avancées significatives, notamment grâce à la disponibilité accrue de la haute technologie et d’une connectivité étendue, même dans les centres commerciaux. Cette transition numérique est devenue un axe stratégique pour l’Etat, selon la même intervenante, dans un contexte de diversification économique après la chute des prix du pétrole en 2014.
Les autorités ambitionnent d’intégrer la technologie numérique dans tous les secteurs d’ici 2025, avec pour objectif une transformation complète.
Malgré ces progrès, plusieurs défis persistent, tels que le manque de compétences numériques, l’insuffisance des infrastructures dans les zones rurales et l’accès limité aux technologies avancées. Toutefois, selon le Pr Debache, «l’Algérie n’est pas en décalage dans cette course à la digitalisation, mais il reste essentiel de développer des solutions à court terme, notamment en matière de personnel adéquat et de ressources techniques».
A long terme, elle met en avant l’importance de la disponibilité de la 5G, un internet ultra-rapide qui jouera un rôle clé, comparable à un système nerveux assurant le bon fonctionnement de l’ensemble.
En guise de modèle à suivre, la professeure recommande des exemples comme la ville du Cap, en Afrique du Sud, première du classement africain, qui se distingue par l’utilisation de données en temps réel et l’accès gratuit à la Wi-Fi pour les services publics.
La ville suisse de Zurich, élue pour la cinquième année consécutive ville la plus intelligente du monde, est également citée comme référence. Zurich excelle dans la gestion énergétique, la création de cartes 3D et la mise en place d’un système de transport public performant, créant ainsi un cadre de vie des plus agréables.
Constantine
De notre bureau Yousra Salem