C’est à partir de cette station, se situant en plein centre-ville à la place éponyme, que beaucoup d’usagers prennent le tramway en début de soirée pour rentrer chez eux, de même qu’elle est le point de chute de celles et ceux qui habitent en périphérie et recourent au tramway pour se rendre en ville. Cela crée parfois des situations assez saugrenues, voire même ubuesques…
Des 32 stations desservies par le tramway d’Oran, entre Es-Senia et Sidi Maârouf, s’il y en a une qui connaît, particulièrement aux heures de pointe, un tohu-bohu indescriptible, c’est bien la station 1er Novembre 1954.
C’est à partir de cette station, se situant en plein centre-ville, à la place éponyme, que beaucoup d’usagers prennent le tramway en début de soirée pour rentrer chez eux, de même qu’elle est le point de chute de celles et ceux qui habitent en périphérie et recourent au tramway pour se rendre en ville.
Cela crée parfois des situations assez saugrenues, voire même ubuesques, où ceux, sur les quais, dès l’arrivée du tramway, jouent du coude, tentent coûte que coûte de se frayer un chemin pour être parmi les premiers à monter… au détriment des usagers déjà à l’intérieur, qui, eux, éprouvent toutes les peines du monde pour en sortir.
Craignant que la locomotive redémarre sans qu’ils n’aient pu s’extirper de la rame (d’autant que la station suivante est inopérationnelle et qu’ils doivent aller jusqu’à la station Gare SNCF), ces derniers vocifèrent, font des pieds et des mains pour s’extraire de cette nasse de voyageurs, laissant même parfois échapper des noms d’oiseaux.
A cela, à l’heure des dernières rotations, quand les quais sont bondés, des petits malins s’amusent à jouer aux pickpockets, ce qui incite tout un chacun à être sur ses gardes et surveiller son téléphone portable et ses affaires. «J’habite pas loin de la station USTO/bifurcation Bd Pépinière, nous dira un jeune.
C’est vrai que quand je descends à 1er Novembre, je peste contre celles et ceux qui veulent à tout prix monter dans la rame sans me laisser le temps d’en sortir. Mais le soir, quand je reprends le tramway, toujours à partir de 1er Novembre, pour rentrer chez moi, je me surprends à me comporter comme eux !
J’ai compris que ce qui nous pousse à agir comme ça est juste la volonté de s’accaparer des sièges vides que ces voyageurs laissent vides derrière eux.» Un autre de nous dire : «Parfois, les jambes en compote, quand toutes les places sont prises d’assaut par des jeunes, je me surprends à souhaiter que les contrôleurs débarquent à la prochaine station.
Quand c’est le cas, la plupart de ces jeunes, qui n’ont pas de ticket, sortent en douce, ce qui me laisse tout le loisir à m’asseoir.» Les seuls moments où l’entente est cordiale entre les usagers «entrants» et «sortants» est quand ils se passent, en catimini, leurs tickets, parfois au nez et à la barbe des contrôleurs qui n’y voient que du feu.
Notons quand même que cette situation, où les quais sont saturés, est observable essentiellement en été. A ce propos, de l’avis de beaucoup de gens, pour la prochaine saison estivale, il serait judicieux que la Setram raccourcisse le temps de rotations entre un tram et un autre, de sorte que le voyage puisse se faire dans des conditions optimales, loin des rames bondées que nous avons pu constater cette année. «Généralement, quand je prends le tramway, durant l’année, le vendredi à 17h, il est quasi vide.
Cet été, j’ai remarqué qu’il n’y avait pas un horaire de la journée ou de la semaine où on pouvait le prendre sans qu’il ne soit ne serait-ce qu’un tantinet rempli», explique un usager qui préconise, pour l’été suivant (et même pour le reste de l’année si la situation ne revient pas à la normale avec la rentrée sociale) que des agents de la Setram soient présents continuellement sur les quais de la station 1er Novembre pour réguler la circulation des usagers, évitant les scènes de tohu-bohu entre les usagers qui jouent du coude pour sortir du tram et ceux qui veulent y accéder.
D’autres préconisent que la barrière métallique séparant les quais de la station du reste de la place du 1er Novembre soit enlevée pour que les usagers, en descendant, ne soient plus dans la nasse et aient loisir de circuler à leur guise.
Mais cette barrière, répliqueront d’autres, permet quand même d’apporter un surcroît de sécurité aux enfants qui jouent au football non loin de là. Enfin une retraitée, habituée du tramway d’Oran depuis sa mise en service en 2013, s’est désolée du spectacle qu’offrait la station 1er Novembre à l’heure de pointe : «Aujourd’hui, les bonnes manières se perdent. On voit souvent des jeunes assis, toute honte bue, les yeux sur leurs téléphones portables, faisant mine de ne pas voir que des personnes plus âgées sont debout. C’en est désolant !»