Le jury a salué une traduction «fidèle et brillante, qui réinterprète avec justesse la mémoire d’une société à un moment charnière».
Le prix Ibn Khaldoun-Senghor a été décerné, mardi, à Souad Labbize pour sa traduction du roman Le Désastre de la maison des notables, de l’autrice tunisienne Amira Ghenim (Editions Philippe Rey, France/Barzakh, Algérie, 2024). Le jury a salué une traduction «fidèle et brillante, qui réinterprète avec justesse la mémoire d’une société à un moment charnière».
«Par son élégance et sa fluidité, la version française permet de capturer l’âme du texte original tout en offrant une porte d’entrée unique à un présent en constante reconstruction», indique un communiqué de l’Organisation internationale de la francophonie (OIF).
Les délibérations du jury ont mis en lumière trois finalistes : Ilyass Amharar (France-Maroc), pour Langage et théologie chez Abu Bakr Ibn Al Arabi (Gorgias Press, 2023) ; Marie Tawk (Liban) pour la traduction en arabe de La Guerre insaisissable de Jean-Marc Moura (Kalima, 2022) et Sarah Rolfo (Belgique), pour la traduction en français de Du pain sur la table de l’oncle Milad de Mohammed Alnaas (Le Bruit du Monde, 2024).
Le jury de cette 17e édition était composé de Bassam Baraké, président du jury, secrétaire général de l’Union des traducteurs arabes (Liban) ; Abdesslam Benabdelali, professeur de philosophie à l’université Mohammed V de Rabat, traducteur, essayiste et critique littéraire (Maroc) ; Zahida Darwiche-Jabbour, professeure de littérature française et traductrice (Liban) ; Fayza El Qasem, professeure émérite à l’Ecole supérieure de traducteurs et interprètes (France) ; Mohammed Mahjoub, philosophe, traducteur et écrivain (Tunisie) ; Hana Subhi, traductrice et professeure de littérature française à l’Université Paris-Sorbonne d’Abou Dhabi (France et Irak).
«Célébrer l’art de la traduction»
La cérémonie de remise du prix, qui s’est déroulée à l’Institut du monde arabe (IMA) à Paris, «a réuni des personnalités éminentes et un public venu célébrer l’art de la traduction, véritable passerelle entre les cultures, et son rôle crucial pour le dialogue interculturel au sein de la francophonie et du monde arabe», précise l’OIF.
Native d’Alger, la poète et romancière a déjà reçu le prix de la Poésie Méditerranée 2020 pour son recueil de poèmes Je franchis les barbelés (Bruno Doucey). Elle a été récompensée lors de cette 17e édition pour son travail de traduction sur l’œuvre de l’autrice tunisienne Amira Ghenim, Le Désastre de la maison des notables (Editions Philippe Rey, France/Barzakh, Algérie, 2024).
Créé en 2008 par l’Organisation internationale de la francophonie et l’Organisation arabe pour l’éducation, la culture et les sciences (Alesco), le prix Ibn Khaldoun-Senghor récompense des traductions d’œuvres de l’arabe vers le français. Il est doté de 10 000 euros. En 2023, Samia Kassab-Cherfi remportait le prix Ibn Khaldoun-Senghor pour sa traduction du roman Barg Ellil de Béchir Khraief (Sud Editions).