Ce n’est pas la première visite d’Antony Blinken en Algérie. Celui qui était secrétaire d’Etat adjoint est déjà venu en juillet 2016 rencontrer des responsables algériens, et s’est même promené à pied au centre-ville.
Le secrétaire d’Etat américain, Anthony Blinken, sera à Alger mercredi 30 avril afin de s’entretenir avec le président Abdelmadjid Tebboune, ainsi que le ministre des Affaires étrangères, Ramtane Lamamra.
L’Algérie est la dernière étape d’une mini-tournée dans la région du chef de la diplomatie américaine entamée le 26 mars et qui l’a mené en Israël, en Cisjordanie et au Maroc. Au menu des discussions à Alger, selon le communiqué du Département d’Etat américain, figurent notamment «la sécurité et de la stabilité régionales», «la coopération commerciale», «la promotion des droits de l’homme et des libertés fondamentales» et d’autres domaines d’intérêt commun.
Cette visite intervient dans un contexte géopolitique particulièrement tendu marqué par une crise énergétique liée à la guerre en Ukraine. Les discussions pourraient tourner autour d’une réouverture du gazoduc Maghreb-Europe (GME), qu’Alger a fermé au mois d’octobre 2021 suite à des tensions avec Rabat.
Cela pourrait faire les affaires des pays européens qui peinent à trouver des alternatives aux importations de gaz russe. Mais pour le moment, Alger refuse de revenir sur sa décision.
Avant Alger, le chef de la diplomatie américaine devra faire escale à Rabat où il rencontrera son homologue, Nasser Bourita, afin d’évoquer, selon le communiqué du Département d’Etat, plusieurs thèmes régionaux et bilatéraux, ainsi que les questions des droits de l’homme et des libertés fondamentales.
Le fait est que le royaume marocain, considéré comme un allié historique des Etats-Unis, s’est abstenu de condamner la Russie pour l’invasion en Ukraine lors du vote à l’ONU. Par ailleurs, les Etats-Unis sont intervenus récemment afin de régler un litige entre le Maroc et l’Espagne.
Dernièrement, la secrétaire d’Etat adjointe des Etats-Unis, Wendy Sherman, avait ainsi demandé à Madrid de reconsidérer sa position sur le Sahara occidental. Une dizaine de jours plus tard, le gouvernement espagnol annonçait son revirement sur cette question, considérant le plan d’autonomie marocain comme «la base la plus sérieuse, réaliste et crédible pour la résolution du différend».
Pour autant, Washington observe une certaine prudence face à l’aggravation des tensions entre Alger et Rabat.
Certes, le pays a reconnu la souveraineté marocaine sur le Sahara, donnant ainsi un coup de canif aux résolutions de l’Onu – contre la normalisation des liens avec Israël –, mais il ne semble pas vouloir se risquer à fâcher Alger. L’Algérie est considérée ces dernières années comme un partenaire sécuritaire important dans la région.
Les consultations devraient également tourner autour du dossier libyen dont les positions semblent converger vers une solution permettant au peuple libyen de retrouver sa souveraineté et sa stabilité.
Par ailleurs, le secrétaire d’Etat devrait discuter de la perspective de la Foire commerciale internationale d’Alger, durant laquelle les Etats-Unis participeront en tant que pays invité d’honneur. Il rencontrera, à cette occasion, des représentants d’entreprises américaines en Algérie pour discuter de l’approfondissement des liens économiques et de la promotion du commerce et des investissements entre les Etats-Unis et l’Algérie.
Ce n’est pas la première visite d’Antony Blinken en Algérie. Celui qui était secrétaire d’Etat adjoint est déjà venu en juillet 2016 rencontrer des responsables algériens, et s’est même promené à pied au centre-ville.