Les conséquences des bouleversements climatiques se font ressentir durement en Algérie. Leurs effets sur l’agriculture sont constatés dans toute la partie nord du pays, notamment durant l’année 2023. En effet, plus de la moitié des communes, situées dans 35 wilayas, ont été frappées par des calamités : sécheresse, intempéries et perte de blés dur et tendre.
Un arrêté interministériel publié au dernier Journal officiel, du 19 juin 2024 (n°42), établit la liste de 892 communes impactées par l’une ou plusieurs de ces catastrophes naturelles.
«En application des dispositions de l’article 17 du décret exécutif n°12-251 du 5 juin 2012 déterminant l’organisation et le fonctionnement du fonds de garantie contre les calamités agricoles, les communes dont la liste est jointe en annexe sont déclarées zones sinistrées, suite aux calamités agricoles (intempéries et sécheresse) survenues durant l'année 2023», précise l’article 1er de cet arrêté.
Certaines communes, selon cette liste établie le 18 mars 2024, sont frappées à la fois par la sécheresse et les intempéries. Le document fait ressortir aussi que certaines wilayas sont plus touchées par la sécheresse.
C’est le cas de Tlemcen avec 53 communes, soit la totalité de son territoire, et de Batna, avec 52 localités, dont 24 ont également été frappées par les intempéries. L’ensemble de la wilaya de Tiaret (42 communes), qui fait face ces derniers jours à une grave pénurie d’eau, a connu la sécheresse en 2023.
De même pour la wilaya de Bouira (41 communes sur 45) qui a traversé les mêmes conditions climatiques, dont l’impact perdure toujours, y compris dans les zones montagneuses qui font face à des problèmes d’eau. Sidi Bel Abbès est aussi plus touchée avec 48 communes sur 52. Même situation à Sétif (47 communes touchées par la sécheresse) et Médéa (43 communes).
A Alger, 21 communes ont été déclarées zones sinistrées, sur un ensemble de 57, dont Dar El Beida, Chéraga, Ouled Fayet, Ain Benian, El Achour, Draria ou Baba Hassen. Cet arrêté signé par les ministres de l’Intérieur et de l’Agriculture a été publié «en application des dispositions de l’article 17 du décret exécutif n°12-251 du 5 juin 2012 déterminant l’organisation et le fonctionnement du fonds de garantie contre les calamités agricoles».
Ce fonds, selon le décret, vise «aider, par des actions urgentes, à la reprise de l’activité agricole suite à des calamités agricoles» et «à indemniser, totalement ou partiellement, les risques non assurables affectant les exploitations agricoles suite aux calamités agricoles».
Concernant les actions urgentes, le décret évoque «le désenclavement des exploitations et parcelles agricoles», «l’arrachage des plantations perdues, le drainage des parcelles et les travaux des sols nécessaires à la reprise des cultures», «le traitement préventif de protection phytosanitaire et zoosanitaire», «la fourniture des intrants et notamment les plants, les semences et les cheptels, le cas échéant» et «toutes autres opérations jugées nécessaires dans les zones sinistrées concourant à la reprise urgente des activités agricoles».
Selon l’article 18 du même décret, «les dépenses pour les actions d’urgence peuvent être engagées sur décision du ministre chargé de l’Agriculture, dès la survenance de la calamité». Pour la prise en charge des dommages, stipule l’article 19 de ce texte, «les demandes sont déposées par le sinistré ou ses ayants droit auprès de la Caisse régionale de mutualité agricole ou, le cas échéant, au niveau de la subdivision agricole, territorialement compétente».