Tizi Ouzou : Un rendez-vous avec l’histoire à Tirmitine

12/05/2024 mis à jour: 01:33
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Hommage et témoignages sur le chahid Amar Hamdani à Tirmitine - Photo : D. R.

L’association Tadukli (comité de village d’Azemour Oumeriem) a concocté un programme d’activités pour honorer la mémoire du chahid Amar Hamdani.

L’histoire est revisitée, vendredi et samedi, au village Azemour Oumeriem, dans la commune de Tirmitine, à une dizaine de kilomètres au sud de Tizi Ouzou. L’association Tadukli (comité de village) a concocté un programme d’activités pour honorer la mémoire d’un chahid de la commune. Il s’agit du martyr de la guerre de Libération nationale Amar Hamdani, tombé au champ d’honneur le 1 juin 1960.

Des moudjahidine ont tenu ainsi, à l’occasion, à apporter des témoignages sur ce combattant qui a préféré mourir, l’arme à la main, que de se rendre à l’armée coloniale, qui a déployé un impressionnant arsenal de guerre pour l’encercler avant de tomber en martyr dans un abri au lieudit Sidi Salah, raconte Mohamed Amir, un ancien moudjahid.

Ce dernier ajoute qu’il a été enrôlé dans les rangs de l’ALN par Hamdani qui était le commissaire politique du secteur III, dans la région de Tirmintine et ses environs, ajoute M. Amir. Boussad Gherbi, un autre révolutionnaire, a difficilement donné quelques bribes de déclarations sur le défunt. Il se rappelle, dit-il, à peine des images de la glorieuse guerre de libération nationale, en raison de son âge avancé.

Cela interpelle sur la nécessité de recueillir les témoignages des moudjahidine avant qu’il ne soit trop tard. C’est ce qu’a, d’ailleurs, expliqué M. Hamcha, directeur du Musée régional du Moudjahid de Tizi Ouzou qui a souligné l’importance de ce genre d’activités. Il a également parlé du 8 mai 1945 qui a été l’événement précurseur du déclanchement de la guerre de libération nationale, en 1954. «La Révolution a été déclenchée par des jeunes comme Amar Hamdani qui est tombé au champ d’honneur à l’âge de 28 ans», a-t-il déclaré. 

Le maire de Tirmitine, Ahmed Sili, a, de son côté, précisé que sa commune compte 317 martyrs de la guerre de Libération nationale. «Notre mission aujourd’hui est de travailler pour préserver l’Algérie, notre pays qui a été libéré du colonialisme grâce aux sacrifices de nos valeureux martyrs», a-t-il indiqué. 

Le président du comité de village, Mohamed Hedjar, a tenu, lui aussi, à exprimer ses remerciements à tous ceux qui travaillent pour l’histoire et la mémoire, comme il a précisé que les activités qu’a abrité Azemour Oumeriem rentrent dans le cadre de la commémoration du 79e anniversaire des massacres du 8 Mai 1945. «Nous avons organisé ces festivités en collaboration avec l’APC de Tirmitine, la daïra de Draâ Ben Khedda, la maison de jeunes, l’ONM ainsi que les enfants de chouhada», a-t-il souligné, tout en ajoutant que le programme de cet hommage s’articule aussi sur un recueillement devant la stèle des martyrs érigée à Sidi Salah et un cross qui a réuni des dizaines de participants venus de plusieurs wilayas du pays.

Par ailleurs, notons le 79e anniversaire des massacres du 8 Mai 1945 a été commémoré aussi dans d’autre communes de Tizi Ouzou. Mercredi, et dans un premier temps, les autorités locales se sont réunis au niveau du Carré des Martyrs à M’douha, au chef-lieu de la wilaya.

Cette cérémonie officielle qu’à chapeauté le wali, Djilali Doumi, en compagnie d’une délégation composée des directeurs, des différentes autorités sécuritaires, et autres organisations et membres de la famille révolutionnaire, a été marquée par la levée des couleurs, un dépôt de gerbes de fleurs et la lecture la Fatiha en mémoire de tous les martyrs de la révolution nationale.

Un hommage particulier a aussi été rendu à quatre moudjahidines, à savoir Habarek Mohamed Saïd, Kaced Salah et Ksili Mohamed ainsi que Ouaked Mohamed. La délégation a, ensuite, pris le chemin de la localité d’Aït Yahia, à une quarantaine de kilomètres au sud-est de Tizi Ouzou, où il a été procédé à la réouverture de la polyclinique du village Taka qui a connu des travaux de rénovation.

Cet établissement hospitalier porte désormais le nom du Chahid Ali Yahia Mouhand Saïd. Par ailleurs, et dans le cadre du volet historique de cette commémoration, destiné à perpétuer l’évocation et la sauvegarde de la mémoire, des expositions ainsi que des conférences ont été initiées à l’occasion. Le musée régional du Moudjahid, à M’douha, a ainsi accueilli des enfants scolarisés à l’école primaire les Frères Hadri d’Azeffoun, au nord-est de la wilaya.

Après une visite guidée des différents espaces de l’établissement, les élèves ont assisté à une conférence animée par Challal Ourida, fille du Chahid Mouhand Ouchallal. Présentant son livre Le passé du composé, l’oratrice n’a pas manqué d’expliquer aux enfants l’historique des événements du 8 mai 1945. Ces derniers ayant «soulevées plusieurs régions du pays, notamment celles de Sétif, Guelma et Kherata avait un début pacifique et une fin tragique, car 45 000 victimes ont perdu la vie dans cette tragédie», dira-t-elle.

La maison de la culture Mouloud Mammeri de Tizi Ouzou a, elle aussi, abrité une exposition ouverte au public, retraçant la période coloniale, de l’invasion française à la guerre de la libération nationale. Plusieurs localités, comme Makouda, Aït Yenni et Mekla, à l’occasion de la commémoration du 79e anniversaire des massacres du 8 mai 1945. H. Azzouzi et T. Chibani


 

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