Tipasa : Publication irrégulière de suppléments dans la revue annuelle du CNRA

11/02/2023 mis à jour: 10:53
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Toutes nos tentatives pour joindre Soltani Amel, directrice du CNRA (Centre national de recherches archéologiques) depuis 3 années, afin de répondre à nos questions relatives à la publication de deux suppléments dans la revue annuelle du CNRA, le BAA, se sont avérées vaines. En effet, l’édition du BAA (Bulletin algérien d’archéologie) est prise en charge financièrement par le Trésor public. Selon les règlements, aucune insertion d’un supplément dans le BAA ne doit-être publiée sans la validation du Conseil scientifique. Le CNRA n’a pas agi dans le respect de cette règlementation, selon un scientifique et archéologue, proche du ministère de la Culture. Au sujet du projet de la place des Martyrs (Alger), toute la publication des résultats de recherches doit être réalisée par le CNRA. Les noms des deux directeurs de fouilles, chefs de projet, au niveau de la place des Martyrs (Alger), en l’occurrence, l’archéologue du CNRA, Kamel Stiti, et l’archéologue français de l’INRAP, François Souq, doivent obligatoirement figurer dans la revue, y compris la liste nominative des scientifique-chercheurs des deux centres de recherches, ce que stipule d’ailleurs l’article n°14 de la convention de création du groupement de recherches archéologiques, signée par les deux centres archéologiques. Selon notre source, qui nous a dévoilé le contenu de l’article n°14, «les informations et données relatives à la fouille archéologique préventive de la place des Martyrs doivent nécessairement faire l’objet d’une publication préalable éditée par le CNRA, avant toute autre forme de publication en Algérie ou à l’étranger. Cette obligation sera remplie par le rapport final d’opération et une publication éditée par le CNRA. Toute autre exploitation ou publication des données de cette opération se fera après concertation des deux chefs de projets et portera la mention de leurs noms ainsi que de celle de l’organisme de rattachement». Il s’agit des deux chefs de projets officiels qui avaient dirigé le groupe algéro-français.

A la surprise générale, l’unique nom qui figure sur la couverture est celui d’un élément de l’équipe de l’INRAP, la Française Véronique François. Sur le site du CNRA, il y a eu d’abord la publication de la couverture de la revue, mais qui a rapidement disparu du site. Etonnement, c’est le nom de Véronique François, soi-disant auteure du supplément inséré dans le BAA, qui figure au lieu des noms des deux chefs de projets, selon la convention. Les scientifiques et archéologues n’avaient pas tardé à réagir. Ce qui a obligé la responsable du CNRA à faire disparaître l’information du site de son institution. Plus grave encore, le conseil scientifique du CNRA n’a pas été consulté ni n’a donné son avis favorable pour autoriser la publication de ce supplément dans le BAA. Selon notre source d’Alger, le CNRA avait publié étrangement un autre supplément, une thèse qui a une valeur scientifique, dans sa revue, sans l’accord du Conseil scientifique. Des publications non conformes à la réglementation. «Pour ce qui est du projet de la place des Martyrs, les résultats des fouilles et de toute l’opération de recherche sont la propriété de l’Etat algérien, précise notre source. Le gouvernement algérien, à travers son ministère de la Culture, a financé la totalité de l’opération avec le soutien des ministères algériens de la Communication, des Transports et des Travaux publics, ajoute l’expert en archéologie. «Cette revue annuelle du CNRA devra être à la portée de tous les centres de recherche et universités, compte tenu de son importance», conclut-elle.

Le CNRA est-il soutenu pour agir à l’encontre de la règlementation ? Le département ministériel de Soraya Mouloudji est-il informé sur ces inacceptables dérives ? La directrice du CNRA a été mise en demeure pour présenter les documents de gestion de son établissement dans quelques semaines. Le déficit du CNRA ne cesse de s’aggraver. L’opacité dans la gestion du CNRA a impacté négativement sur sa situation, provoquant ainsi l’ire des archéologues-chercheurs algériens.

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