Les inspections successives du chef de l’exécutif de la wilaya, Boucetta Aboubakr Essedik, dans toutes les APC, ont le mérite de dévoiler le désastre dans les parcs automobiles des communes de sa wilaya, tellement les élus locaux et les commis locaux de l’Etat continuent à gérer les affaires publiques locales dans l’opacité. L’état lamentable de plusieurs dizaines de véhicules légers et lourds, des bus et minibus, des tracteurs et engins, entassés, rongés par la rouille, immobilisés depuis des années dans les hangars et dans les espaces des parcs communaux, n’ont nullement suscité l’inquiétude de ces responsables locaux. Le wali a instruit le chef de daïra de Hadjout à saisir la justice, pour faire toute la lumière sur le sabotage qui avait eu lieu au parc communal de Hadjout. Vols des pièces détachées des véhicules et des tracteurs, vols des pneumatiques, des matériels saccagés, une clôture obstruée pour permettre aux voleurs de s’introduire facilement et discrètement à l’intérieur du parc auto, afin de «chiper» les pièces de rechange, autant d’équipements achetés par l’Etat qui devaient servir au bon fonctionnement de ses services. Les pannes des engins, des véhicules et les autres matériels ne semblent pas déranger les consciences. Malheureusement, l’immobilisme est entré dans les mœurs. Face à cette hécatombe, un décor qui illustre l’incapacité des gestionnaires à agir efficacement pour débloquer la situation, le wali est à chaque fois harcelé par les P/APC, qui se précipitent pour justifier les défaillances en évoquant les pannes éternelles des matériels roulants et leur immobilisation depuis des années.
La décision de la vente aux enchères de l’ensemble de ces véhicules et engins en panne, qui prennent inutilement beaucoup de place, a été proposée aux «élus communaux», tout en respectant la réglementation en vigueur. «Transmettez-moi la désignation et la référence de la pièce du camion, déclare un chef de daïra, en présence du wali, à un P/APC d’une commune rurale, et je vous réglerai le problème», dira-t-il. «Pourquoi attendre la visite du wali pour que ce chef de daïra intervient de cette manière, s’interroge un fonctionnaire de la wilaya, sachant qu’il pouvait le faire bien avant.»
Le transport des écoliers n’est pas assuré dans cette commune perchée au sommet des montagnes. Le directeur des transports de la wilaya répond que le texte réglementaire ne lui permet pas d’autoriser le transport scolaire dans cette zone rurale. Le wali ordonne au responsable des transports de lui transmettre immédiatement l’arrêté d’autorisation de transport scolaire, dès son retour à son bureau à Tipasa. D’autres parents d’écoliers avaient profité de la présence du wali dans leur agglomération rurale pour l’informer de la souffrance de leur progéniture, surtout lorsqu’il fait froid, qu’il pleut ou neige. «Il n’y a pas d’abribus, nos enfants arrivent en classe avec leurs habits entièrement mouillés, après avoir parcouru à pied une longue distance», expliquent-ils au wali. Des décisions avaient été prises et des instructions avaient été données au P/APC concerné pour satisfaire sans tarder la demande des citoyens de cette zone rurale enclavée. Absence de transparence dans la gestion, de communication, de participation avec les authentiques représentants des populations, de surcroît désintéressés, autant «d’absences» qui rythment, hélas, la gestion des communes à Tipasa. L’action personnelle du «chef du gouvernement», comme vient de les désigner le président de la République lors de sa dernière rencontre avec les walis, ne suffit sans l’adhésion saine et collective à l’échelle de chaque commune.