Le projet dispose d’une capacité de 125 millions de mètres cubes. Seulement les délais de réalisation n’ont pas été respectés.
Les visites successives des walis et des ministres des Ressources en eau, depuis plus d’une décennie au projet du barrage de Kef Eddir, érigé à l’extrémité sud/ouest de la wilaya de Tipasa, n’auront finalement pas servi pour la réalisation de cette importante et stratégique infrastructure du secteur de l’hydraulique, dans les délais. Ce projet dispose d’une capacité de 125 millions de mètres cubes.
Le délai de réalisation n’est pas respecté. Le DRE (directeur des ressources en eau) de la wilaya de Tipasa nous déclarait le 9 mai dernier, «selon les dires, mais sachez que je ne suis pas l’ANBT, les équipements se trouvent au port d’Alger, sil y a des procédures à respecter, des vérifications de ces matériels à effectuer en amont, avant leur mise en place et leurs essais.
Les populations de deux communes de l’ouest de la wilaya seront alimentées en eau potable à partir du barrage de Kef Eddir, selon nos prévisions à la fin du mois de juin 2023», explique-t-il.
Les deux communes, en cette fin du mois d’août, ne sont pas alimentées en eau à partir du barrage de Kef Eddir. Les dernières précipitations au niveau de la région est de la wilaya de Tipasa n’avaient pas facilité la situation.
Le barrage de Boukourdane (Sidi Amar) n’a pas bénéficié à son tour de cet apport de pluie. Néanmoins, des dispositions nécessaires ont été prises pour faire face aux besoins vitaux des citoyens, de surcroît durant la saison estivale, en coordonnant les actions entre Seeal et les SDEM (Fouka 1 et Bou Ismaïl).
La mobilisation des eaux souterraines aura permis une production de 12 000 m3/jour après leur mise en service ; ce fut l’un des objectifs à atteindre en ces moments caniculaires. Les programmes d’entretien des SDEM avaient été décalés volontairement dans la saison hivernale, pour éviter des perturbations en cet été.
«A titre d’exemple, les besoins de la ville de Cherchell sont multipliés par 5 durant la saison estivale, le pic du mois de juillet est dépassé, à présent, depuis l’entame du mois d’août, le programme de distribution de l’eau potable est stable à travers toute la wilaya», nous indique le directeur de la Seeal de Tipasa. Les feux de forêt est un paramètre qu’il faut ajouter parmi les actions d’intervention de la Seeal.
Les besoins de la wilaya de Tipasa, durant les pics de consommation d’eau de la saison estivale, sont estimés à 380 000 m3 / jour, or la production de la ressource en eau actuelle avoisine juste 180 000 m3 /jour.
La wilaya de Tipasa accuse un énorme déficit en eau potable. «Le programme de production de l’eau potable par commune s’établit comme suit, 13% des communes de la wilaya sont alimentées quotidiennement, 60% des APC bénéficient de l’eau un jour sur deux et 27% des APC, sont alimentées 1 jour sur 3», conclut le directeur de la Seeal de Tipasa.
Le barrage de Kef Eddir est pourvu d’un stock de plusieurs millions de mètres cubes d’eau. Les lâchers sont effectués de temps à autre. Les perspectives du secteur de l’hydraulique dans la wilaya de Tipasa sont très prometteuses.
Le manque de rigueur et de suivi des travaux, le non-respect du planning et autres aléas traditionnels qui se dressent dans la construction des projets demeurent malheureusement un handicap. Les exemples ne manquent pas dans la wilaya de Tipasa.
La mise en place du réseau de transport de l’eau potable, à partir du barrage de Kef Eddir, d’une part et d’autre part, la mise en place des équipements le long de ce réseau ne sera pas au rendez-vous hélas, comme cela avait été annoncé.
Et la réalisation du projet de la SDEM de Fouka 2, voilà un second atout qui délivreront sans aucun doute les populations, les agriculteurs et les opérateurs économiques de la wilaya du stress hydrique pour de longues années. Le barrage de Kef Eddir fait-il partie alors des priorités ? Les blocages doivent être débusqués.