L’Unesco a demandé à l’Algérie de lui remettre le dossier inhérent à la zone tampon maritime du site de Tipasa, classée patrimoine culturel mondial en 1982. Le ministère de la Culture et des Arts, à travers sa direction de conservation et de restauration des biens culturels, a lancé les travaux afin d’achever l’opération dans les délais fixés par l’Unesco.
Le travail relatif à la zone tampon maritime de cette envergure vient d’avoir lieu pour la première fois. Cette mission des scientifiques algériens a exigé la participation des plongeurs du Centre national de recherches archéologiques (CNRA) de Tipasa, du Musée public national maritime d’Alger, de l’Office national de gestion et d’exploitation des biens culturels protégés (OGEBC), du Centre national de recherches et développement de la pêche et de l’aquaculture (CNRDPA) de Bou Ismaïl et du Service national des gardes-côte qui relève de la Marine nationale.
La première phase qui s’est achevée concerne les recherches bibliographiques du site culturel de Tipasa classé par l’Unesco, une phase théorique qui comprend quatre chapitres. La deuxième phase de l’opération consiste à prospecter les fonds marins, au large du site Sainte Salsa (Est) du port, au large du Parc national archéologique (Ouest) du port et enfin au nord du port de Tipasa, vers les grandes profondeurs.
Les plongeurs des différentes institutions avaient déjà plongé du 9 au 13 février 2025. Cette 1re sortie en mer avait abouti à des résultats concluants. Les prochaines sorties en mer reprendront après le mois du Ramadhan. La troisième phase s’articule sur deux aspects, d’abord une enquête socioéconomique qui est en cours avec les pêcheurs du port de Tipasa.
Enquête socioéconomique
Un formulaire avait été conçu par le CNRA, destiné à analyser les réactions des gens de la mer avec les objets archéologiques immergés et ensuite l’autre aspect qui concerne la prospection acoustique dans les fonds marins.
Des moyens technologiques dont disposent la Marine nationale, le CNRA et le CNRDPA sont vitaux pour effectuer cette seconde tâche de la troisième phase, d’où la mobilisation et la conjugaison des recherches au large du site de Tipasa. But de cette opération : la découverte des trésors archéologiques et historiques que recèlent les fonds marins de la wilaya de Tipasa.
L’exemple du site d’El Hamdania (Cherchell) est édifiant à ce sujet, avec la présence dans les fonds marins de plus de 20 canons du XVe siècle, dont un en bronze d’une longueur d’un mètre et d’un navire en bois chargé de grosses pierres. Les fonds marins de la localité côtière de Gouraya renferment des objets archéologiques qui révèlent l’histoire de Gunugu.