La problématique des déchets jetés dans la nature refait souvent surface surtout en période de chaleurs où le problème des incendies est toujours perceptible avec l’accumulation des tonnes d’emballage dans les forêts.
La situation est jugée, d’ailleurs, inquiétante par les intervenants lors de la journée d’information et de sensibilisation organisée par l’Association nationale pour la protection de l’environnement (ANAPE), jeudi, à la salle de cinéma de Tigzirt, dans la wilaya de Tizi Ouzou.
Les participants à cette rencontre ont mis ainsi l’accent sur les possibilités susceptibles de réduire le poids des déchets, notamment le verre.
Des possibilités de collecte et de tri ont été, en outre, proposées par des professionnels dans le recyclage qui soulignent que, pour l’instant, la transformation du verre n’est pas développée contrairement au plastique, le fer et l’aluminium. Rachid Salah, propriétaire de la EURL Aluverplas, implantée dans la zone industrielle de Tala Athmane, dans la commune de Tizi Ouzou, a déclaré qu’il travaille avec des sous-traitants qui récupèrent les déchets (aluminium, canettes de bière, verre, plastique, etc.). «Nous travaillons avec plus de 1200 récupérateurs dont des associations et des comités de village qui assurent même le tri sélectif à la base.
Il y a des comités de village qui gagnent jusqu’à 150 000 dinars par mois en vendant les déchets», a-t-il déclaré, tout en ajoutant que le verre recyclé peut servir dans la fabrication du carrelage et à l’habillage des façades de constructions. De son côté, Slimane Habchi, vice-président de l’APC de Tigzirt, a relevé la nécessité de revenir à la consigne de l’emballage en verre afin de réduire et même de venir à bout de ces tonnes de bouteilles de boissons alcoolisées qui sont jetées dans la nature. «Les déchets deviennent de plus en plus un sérieux problème dans nos villes et villages», a déploré le même responsable.
Pour sa part, Yazid Ouada, directeur régional de la BADR de Tizi Ouzou, a souligné que des prêts bancaires peuvent être débloqués pour les jeunes qui veulent investir dans le recyclage des déchets. Il a ainsi expliqué les modalités d’octroi de ces crédits. Par ailleurs, Mme Nacira Bessa, présidente de l’ANAPE, l’objectif de la rencontre de jeudi est de sensibiliser, notamment les propriétaires des débits de boissons alcoolisées sur la nécessité de participer à une démarche visant à faciliter la collecte des bouteilles en verre.
Abondant dans le même sens mais tout en essayant de mettre l’accent sur l’implication de plusieurs acteurs, le professeur Arezki Chenane, enseignant d’économie à l’université Mouloud Mammeri de Tizi Ouzou, a parlé de la gestion des déchets du verre en Algérie qui a été intégrée, a-t-il fait remarquer, «dans le cadre du Progdem contenu dans la stratégie environnementale».
Mais, les types de traitement qui y sont proposés ne sont pas, a-t-il précisé, identifiés de manière claire. Le même chercheur regrette que «les déchets de verre s’amoncellent sur tous les coins et recoins des rues et déposés de manière anarchique. C’est ainsi que toute solution pour leur traitement doit s’appuyer sur l’élaboration d’un diagnostic de la situation pour définir une stratégie multi-acteurs et multi-secteurs.
D’abord, il est nécessaire de mettre en place au sein des communes les schémas directeurs de gestion des déchets en privilégiant surtout le tri sélectif à la source et au sein des déchetteries.
Ensuite, il faut développer l’entrepreneuriat dans le domaine du recyclage du verre dans toutes ses formes (verre plat, bouteille...)», a-t-il expliqué. «Il faut développer dans ce contexte les différents usages du verre recyclé dans les constructions.
Ce qui permettra de développer l’industrie du verre. Le pilotage d’un projet au sein d’un territoire est plus recommandé pour la généralisation d’une telle expérience à d’autres territoires», a-t-il préconisé.