Devant être produit par la boîte Cinéma Jeunes, le film sur la vie de Hamdani Adda, qui a été brûlé vif par l’OAS le 12 janvier 1962, est actuellement en projet. Une convention signée par la famille révolutionnaire, les autorités locales de Tiaret et la boîte de production, a été signée en ce sens.
Onze années après le décès en 2014 du réalisateur, cinéaste et écrivain Abderrezak Hellal, celui-là même qui avait presque bouclé un film documentaire sur le martyr Hamdani Adda dit «Si Othmane», voilà que ça repart pour un projet de film sur le chahid, celui qui a été brulé vif par l’OAS. Film que devrait produire et réaliser la boite «Cinéma Jeunes» des frères Zerrouki. C’est d’ailleurs en marge d’une rencontre regroupant la famille révolutionnaire, autorités locales conduites par le chef de l‘exécutif, Said Khalil et la boite «Cinéma jeunes» qu’une convention portant sur un projet de film sur un de nos héros nationaux en la personne de Hamdani Adda a été signée le 19 mars 2025.
La nouvelle démarche imprimée au projet de film par les frères Zerrouki, -qui ont à leur palmarès une œuvre remarquable sur la tragédie nationale «El Mehna»-, donne au futur produit cinématographique toute sa consistance, soixante-deux années après l’assassinat par la horde de l’OAS de feu Hamdani Adda et de trois autres de ses compagnons, soutirés de la prison d’Oran et brulés vifs le 12 janvier 1962 soit deux mois avant le 19 mars, date du cessez-le-feu en Algérie. Selon Halim Zerrouki, «la signature de la convention entre l’entreprise éponyme, la direction et l’organisation des moudjahidines et la direction de la culture n’est qu’un point de départ à une œuvre qui s’annonce palpitante».
En marge de cette signature de collaboration, un comité a été désigné à l’effet d’élaborer un scénario qui s’appuiera fatalement sur des témoignages dont ceux à titre posthume de compagnons d’armes, archives et écrits, dont celui consistant du célèbre avocat de Hamdani Adda, feu Mohamed Rahal, décédé, lui, en 2019, mais aussi de celui du chercheur en histoire Amar Belkhodja. L’éminent défenseur décédé a laissé pour la postérité ses mémoires sur cette affaire qui a défrayé la chronique historique et révolutionnaire.
Feu Mohamed Rahal, avocat, docteur d’état en droit, ancien avoué plaidant, médaille nationale du mérite avec attestation spéciale et reconnaissance pour la défense assurée lors de la guerre de libération nationale nous a remis, en marge d’une entrevue dédiée à un portrait paru sur El Watan, un document de sept pages suivi d’une biographie où il évoque le contexte et le procès du chahid Hamdani Adda. Sans rentrer dans les détails explicités tant sur ce témoignage que sur l’intéressant livre de notre ami, le docteur Amar Belkhodja «Affaire Hamdani Adda», maitre Rahal, en page 4, précise «qu’il y a lieu de rappeler un épisode de sa vie qui a peut-être contribué à ce qu’il soit le premier condamné à mort à être visé par l’organisation sanguinaire, l’OAS».
«Transféré à la maison d’arrêt d’Oran, il a dès son arrivée constitué et présidé un comité des détenus destiné à assurer leur défense contre tous les manquements et les dérives de l’administration pénitentiaire qu’il combattait sous toutes les formes : grèves de la faim, manifestations, refus d’obtempérer et surtout, il était arrivé à alerter, malgré la censure, l’opinion publique sur tout ce qui se passait à l’intérieur de la maison d’arrêt».
En post scriptum, Me Rahal rappelait l’initiative du vice-président de l’APW d’Oran, M. Mohamed Benaboura (El Watan du 12 novembre 2012) pour qu’une stèle soit érigée à la mémoire des quatre martyrs de la forêt de Canastel où les victimes «Hamdani Adda (Si Othmane), Bendjebar Aouad (Si Sabri), Guerrab Houari et Frih Ahmed avaient été torturées toute la nuit avant d’être brûlées vifs à l’aube». Pour rappel, feu Hamdani Adda, né à Tiaret le 26 avril 1926 avait intégré le réseau urbain du FLN en 1956 et a rejoint le maquis en 1957. Il est monté en grade en tant que chef de région de 1957 à 1959.
Il avait le grade d’officier chef de région de Tiaret dans la wilaya 5 ALN/FLN. Il supervisait toutes les opérations et a été entre autres l’inspirateur de la première voiture piégée (deux obus de 105mm) qui explosèrent le 30 octobre 1958 à l’ex rue Cambon, provoquant la mort de 16 personnes, en majorité des pieds noirs et une quarantaine de blessés. Il fut arrêté avec son adjoint Bouabdallah Haddou, dit Si Bouzid, dans une région montagneuse près d’Oued Lilli (ex Diderot) le 4 décembre 1960. Jugés le 27 avril 1961 par le tribunal permanent des forces armées françaises et condamnés à mort.