Rentrant dans le cadre du projet global de réhabilitation du tissu urbain du centre-ville de Tiaret, l’opération initiée par la direction de l’urbanisme, qui consiste en l’aménagement du territoire et la construction suscite un débat.
Dans l’absolu, l’opération restait souhaitée voire vitale pour redorer le blason d’une cité qui perd ses repères et qui voit son cadre de vie se détériorer considérablement ces trente dernières années. Le site englobant le pole cultuel «Salah Eddine El Ayoubi» et son extension via une passerelle qui donne accès à une aire de détente en lieu et place de l’ex siège de l’ancien tribunal jusqu’aux escaliers qui essaiment les lieux en passant par la mythique et non moins populeuse place du 17 octobre dite place rouge (ex-place Loubet) est concerné par cette opération de réhabilitation.
«Les onze escaliers de la ville, soit 250 marches en pierres taillées, la voirie, l’assainissement, les trottoirs et l’éclairage devraient être repris» dira le responsable de la DUAC monsieur M. Koulali. Les escaliers ont la particularité de singulariser la ville étagée à partir des hauteurs et des versants qui la bordent.
Monsieur Koulali ajoute qu’«une enveloppe de 110 millions de dinars a été affectée à ce projet devant être achevé dans un délai de six mois et qu’ un des quatre lots a été attribué et l’ODS remis à l’entreprise de réalisation alors que les travaux sont estimés à 10%».
Dans le fond, les Tiarétis qui nous ont sollicités reprochent «ces plaies béantes qu’on ajoute au cadre à l’exemple de ce poste transformateur que Sonelgaz réalise pour le compte de l’APC au profit des commerçants du marché couvert nouvellement restauré».
«L’implant de ce qui s’apparente à un kiosque en béton sur la place reste une agression esthétique qui défigure ce haut lieu de la société locale Tiarétie» dira C. Malik, dynamique citoyen de la société civile.
A cette préoccupation, le maire de Tiaret, monsieur Larbi Ouadhah explique que «la proposition d’implanter ce poste sur le flanc de la mosquée culte Salah Eddine El Ayoubi n’a pas été retenue et pour ne pas pénaliser les commerçants, principalement les bouchers du marché le choix a été porté sur cet emplacement». Il nous a été impossible de joindre monsieur Mohamed Belarbi, directeur de Sonelgaz que nous avons tenté en vain de contacter pour avoir d’amples informations à propos du choix de ce poste qui happe quelques bonnes mètres de cette place. Beaucoup se sont étonnés d’abandonner l’ancien poste transformateur se trouvant au dos de la mosquée pour lui substituer un choix équivoque. Au-delà, subsiste ces méfiances qu’ont les citoyens de Tiaret à propos de ces opérations d’aménagements cycliques.
Des places publiques qui, bien que rares au niveau du chef-lieu de wilaya, n’en suscitent pas moins l’ire de certains. Que de transformations avaient subies ces places, lieux de convergences des politicards, clubistes et smicards de ce que d’aucuns continuent d’appeler la place rouge et que de ratés.
Celle qui a défrayé la chronique locale reste la place des martyrs avec en points d’orgues, les énièmes transformations de la stèle qui l’a sous tendue, érigée en hommage à feu Ali Maachi et ses deux compagnons Mohamed Djahlène et Djillali Bensotra.
Requalifier la ville c’est bien, mais impliquer le citoyen dans les choix reste une autre alternative que les élus de l’APC ne semblent pas avoir privilégié alors que le chef de l’exécutif, monsieur Ali Bouguerra n’a cessé de clamer cette approche.