On sentait bien, ce jeudi, que le public, présent au théâtre la Fourmi, serait composé quasi-exclusivement de connaisseurs et de fans de Raïna raï.
A l’occasion du 40e anniversaire de la sortie de Zina, l’album mythique de Raïna Raï, celui grâce auquel il se fit une place de choix dans l’univers musical algérien, Lotfi Attar et sa bande étaient à Oran, jeudi dernier, où ils ont tout simplement enflammé la scène du théâtre la Fourmi face à un public de fans venus nombreux.
Muni de sa guitare électrique, Lotfi Attar était accompagné par le saxophoniste Chikh Dendane, le percussionniste Djallil, le bassiste Nabil, le claviériste Samir Merabet et le batteur Hachemi Djellouli.
Pour ce qui est du chant, c’est Zaki Souagui qui s’y est collé et autant dire que la mayonnaise a pris : sa voix duveteuse a émerveillé l’assistance qui s’est fait un point d’honneur de l’accompagner par des chœurs reprenant les morceaux les plus anthologiques de Raïna Raï, connu pour son style singulier où se mêlent le raï traditionnel, le rock et le diwan.
On sentait bien, ce jeudi, que le public, présent au théâtre la Fourmi, serait composé quasi-exclusivement de connaisseurs et de fans de Raïna Raï et non pas un public «fourre-tout» et nonchalant, davantage intéressé par une sortie en soirée que pour écouter les tubes de son groupe préféré.
«Je dois l’admettre, la musique raï n’est pas tout à fait ma tasse de thé, et j’en suis même plutôt allergique, mais Raïna Raï fait exception. Je suis tombé sous le charme de ce groupe», nous confiera un spectateur.
Comme on pouvait s’y attendre, dès les premières chansons, le public a aussitôt déserté son siège pour se rendre au-devant de la scène et se mettre à danser.
Entre deux chansons, Lotfi Attar n’hésitait pas à parler au public, revenant sur les anecdotes, parfois rigolotes, parfois douloureuses, qui ont marqué la période de vaches maigres du groupe quand il s’est vu refuser, durant les années soixante-dix, et à maintes reprises, d’être enregistré dans les studios parisiens avant qu’il finisse, à la grande joie des mélomanes, par s’imposer.
Mama, Hagda, Til Tayla et Kanet katba sont parmi les chansons reprises en cette soirée avant de chanter, à la fin du concert, et comme cerise sur le gâteau, la fameuse, l’incontournable Ya zina diri latay.
Là, le public s’est déchaîné, plus personne ne pouvait tenir assis à sa place, la salle entière s’est mise à danser et à chanter en chœur avec les musiciens sur scène.
Notons que dans un passé pas si lointain, à la fin du mois de décembre 2022, Raïna Raï avait d’ores et déjà donné un récital au théâtre la Fourmi, et autant dire que c’est le même engouement qui a été relevé.
Enfin, notons que vendredi prochain, un autre concert est programmé au théâtre la Fourmi, assuré cette fois-ci par le chanteur Yacine El Khaldi.