Israël et des groupes armés à Ghaza ont de nouveau échangé des tirs de missiles et de roquettes hier, rapporte l’AFP. L’Egypte, médiateur traditionnel entre les belligérants, s’active pour obtenir une trêve, au moment où les appels internationaux se multiplient pour que cesse cette escalade, la plus grave depuis août 2022 entre mouvements armés à Ghaza et Israël.
Les violences ont commencé mardi par des frappes israéliennes visant le Jihad islamique, un groupe palestinien classé «organisation terroriste» par Israël, l’Union européenne (UE) et les Etats-Unis.
Mohammed Al Hindi, responsable du département politique du Jihad islamique, arrivé jeudi au Caire, a dit espérer que les discussions en vue d’une trêve «s’achèvent aujourd’hui (vendredi)». «Nous espérons obtenir un accord honorable qui reflète les intérêts de notre peuple et de la résistance», a-t-il déclaré. Mais après une pause relative dans la nuit, des roquettes ont de nouveau été tirées vers le sol israélien.
L’armée a de son côté indiqué avoir visé des sites appartenant au Jihad islamique. Dans les localités israéliennes adjacentes à la bande de Ghaza, les sirènes d’alerte se sont une nouvelle fois déclenchées. Elles ont également retenti à une quinzaine de kilomètres de Jérusalem, dans des colonies israéliennes de Cisjordanie, territoire palestinien occupé par Israël depuis 1967.
Dans un communiqué, la branche armée du Jihad islamique a affirmé avoir visé Jérusalem, Tel-Aviv et des villes israéliennes, «en réponse aux assassinats et aux agressions continues contre le peuple palestinien».
Le ministère de la Santé a fait état de 31 morts à Ghaza, dont des enfants, et plus de 90 blessés, depuis mardi. Parmi ces morts, figurent cinq commandants militaires du Jihad islamique visés par Israël, ainsi que des combattants de ce mouvement et du Front populaire de libération de la Palestine (FPLP), un autre groupe armé.
En Israël, une personne a été tuée jeudi à Rehovot, au sud de Tel-Aviv, par une roquette ayant frappé un immeuble habité, selon la police. Les services de secours ont fait état de cinq blessés en Israël par des éclats de projectiles depuis les premiers tirs palestiniens mercredi.
D’après l’armée, 866 roquettes ont été tirées vers Israël, dont 260 ont été interceptées par le système de défense anti-aérien. L’armée affirme que 25% des roquettes sont tombées à l’intérieur du territoire ghazaoui, faisant quatre morts, dont trois mineurs. Depuis le début de son opération qualifiée de «préventive», l’armée israélienne a frappé 170 cibles du Jihad islamique, des sites ou des membres du groupe.
Une source au sein du mouvement a indiqué vendredi qu’«une des conditions les plus importantes pour un cessez-le-feu est qu’Israël cesse les assassinats à Ghaza et en Cisjordanie» occupée. «Israël perturbe les efforts égyptiens en vue d’un cessez-le-feu», a affirmé une autre source du groupe. Jeudi, l’Union européenne (UE) a appelé à «un cessez-le-feu immédiat» et Washington a exhorté toutes les parties à «faire en sorte d’éviter la mort de civils et que la violence baisse».
La bande de Ghaza, territoire exigu miné par la pauvreté et le chômage où vivent 2,3 millions de Palestiniens, est soumise à un blocus israélien depuis la prise de contrôle du mouvement islamiste Hamas en 2007. Le territoire a été le théâtre de plusieurs guerres avec Israël depuis 2008.
En août 2022, trois jours d’affrontements entre Israël et le Jihad islamique avaient causé la mort de 49 Palestiniens, dont au moins 19 enfants d’après l’ONU. Plus d’un millier de roquettes ont été tirées de Ghaza vers Israël, faisant trois blessés.