Il a plaidé pour El Watan pas moins de 200 affaires (rien que cela !), portant toutes sur la diffamation dans de très nombreuses juridictions de notre vaste pays. Un compagnonnage d’une trentaine d’années.
A Alger, bien sûr, la Capitale politique où l’autoritarisme s’est déchaîné – en parallèle à l’assassinat de dizaine de journalistes par les islamistes armés – à l’égard des journaux indépendants et des journalistes qui tentaient tout simplement d’exercer leur métier en toute bonne foi, estimant naïvement peut-être que le respect de la liberté de la presse, pourtant inscrit en toutes lettres dans la Constitution, est la matrice de toute construction démocratique.
Il ne rechignait pas à se déplacer partout où le devoir exigeait sa présence, là où le journaliste était menacé par l’arbitraire à Constantine, Oran, Souk Ahras, Tlemcen, Annaba, Sétif, Jijel… Il bravait les interdits accompagnant les journalistes y compris dans les commissariats de police.
Protéger la liberté de la presse était devenu son combat de tous les jours, ça lui tenait tellement à cœur.
Dans un arabe châtié où se mêlaient la poésie et le lyrisme, Khaled plaidait avec ardeur, passion et un enthousiasme débordant.
On ne s’ennuyait pas avec lui. Les salles d’audience vibraient. Il ne laissait personne indifférent. Il préparait avec soin et un sérieux incomparable l’ensemble des dossiers, ne rechignant pas à se pointer dans les salles de rédaction, aux heures tardives du bouclage, après des journées harassantes de travail dans les tribunaux, pour mettre au point les dernières retouches des plaidoiries du lendemain ! C’était ça Khaled Bourayou !
Khaled était d’une bonté et générosité à toute épreuve. Nous gardons de lui l’image d’un avocat tout entier voué à son métier, passionné mais inquiet et tourmenté par les restrictions imposées aux journalistes dans leur travail au quotidien. Malgré la maladie et le handicap, il est resté debout !
Respects.