Tebboune reçoit le nouvel ambassadeur de l’UE en Algérie : L’accord d’association au menu des échanges

23/10/2024 mis à jour: 08:34
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Photo : D. R.

Le président Abdelmadjid Tebboune a reçu, lundi, le nouvel ambassadeur de la mission de l’Union européenne (UE), Diego Mellado Pascua. A cette occasion, le successeur de Thomas Eckert, dont le mandat a expiré en septembre dernier, affirme que «l’Algérie est un partenaire privilégié, essentiel et fondamental pour l’UE».

«Nous sommes conscients que nos destins sont liés, nous souhaitons continuer à travailler ensemble et nous assurer que les économies algérienne et européenne soient intégrées et que le dialogue politique puisse continuer», déclare-t-il au terme de la cérémonie de remise de ses lettres de créance au chef de l’Etat. Le diplomate européen affiche, dans la foulée, son «souhait de voir les deux parties travailler dans le cadre de la solidarité européenne et de tous les Etats membres de l’UE avec l’Algérie, qui est un partenaire privilégié, essentiel et fondamental de l’Europe».

Revenant sur ses échanges avec le président Abdelmadjid Tebboune, Diego Mellado Pascua indique «avoir passé en revue les relations entre l’Algérie et l’UE, qui sont riches, intenses et diversifiées», citant notamment les échanges commerciaux et les investissements. La rencontre, dit-il, a permis aussi de discuter «des flux migratoires et de l’ensemble des questions qui affectent l’Algérie et l’Europe», ainsi que des «thèmes géopolitiques», notamment en Afrique et au Sahel, qualifiant l’Algérie de «puissance régionale».

L’ambassadeur de l’UE explique également avoir évoqué avec le président Tebboune l’accord d’association entre l’Algérie et l’Union européenne, ainsi que les voies et moyens «d’élargir les liens d’amitié forts entre les deux parties». Diego Mellado Pascua n’a pas fourni davantage de détails sur le contenu des discussions concernant cet accord. Un document que l’Algérie veut revoir depuis plusieurs mois, car, selon les autorités, il est plus favorable à l’UE.

Lors de sa dernière entrevue avec des journalistes, le chef de l’Etat est revenu sur la question, annonçant «la révision de l’accord en 2025». Il a affirmé, dans ce sens, que «cette révision, désormais nécessaire, sera menée avec souplesse et dans un esprit amical, sans entrer en conflit».

Il a rappelé également que «l’accord avec l’Union européenne a été conclu à une époque où l’Algérie était bien différente de celle d’aujourd’hui». «A l’époque, la contribution de l’industrie au revenu national ne dépassait guère 3%, et nous importions des produits agricoles sans en exporter. En d’autres termes, l’Algérie d’alors n’avait pas de capacités d’exportation (…).

La donne a changé, l’Algérie produit et exporte désormais une grande variété de produits manufacturés, électroménagers et autres. Aujourd’hui, nous demandons une révision, car l’essence même de l’accord avec l’Union européenne repose sur le libre-échange, et nous souhaitons le faire dans un esprit amical, sans entrer en conflit», a-t-il expliqué.

«La donne a changé»

Le ministre des Affaires étrangères, Ahmed Attaf, s’est exprimé également sur le sujet le 8 octobre courant, et il a présenté la vision de l’Algérie concernant l’avenir de cet accord. «Nous voulons un partenariat qui respecte pleinement le principe d’équilibre des intérêts des deux parties», a-t-il insisté, ajoutant que l’Algérie veut un accord qui met en tête de ses priorités le soutien des efforts de développement économique de son pays «sans aucune restriction, sans aucune condition et sans aucun obstacle».

«Nous souhaitons que ce partenariat dépasse la logique du profit commercial immédiat pour s’intégrer dans une vision stratégique plus globale, fondée sur le développement durable dans son sens le plus large», précise-t-il.

Face à l’insistance de l’Algérie, l’UE ne fait toujours pas de commentaire. Dans son message publié sur le site officiel de la mission de l’UE en Algérie, Diego Mellado Pascua estime que «depuis l’entrée en vigueur de cet accord en 2005, la coopération s’est approfondie pour parvenir à un partenariat qui touche aujourd’hui un grand nombre de dimensions de la vie quotidienne de nos pays, telles que la justice, l’emploi, l’énergie, le patrimoine ou encore les finances. A travers cette coopération multiforme, l’UE appuie l’Algérie dans ses réformes et son processus de développement et de modernisation». 

 

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