Le président russe, Vladimir Poutine, a réservé un accueil des plus chaleureux, dans son palais du Kremlin, au président Abdelmadjid Tebboune. Le faste et la solennité de l’événement au centre d’une puissance mondiale ont fait «loucher» certains observateurs, notamment des médias occidentaux.
Selon eux, le président Tebboune a snobé Emmanuel Macron, le président français, au profit de Vladimir Poutine. Il a également pris fait et cause avec la Russie dans le conflit armé contre l’Ukraine, selon d’autres. Et l’on passe sur un foisonnement de prétendues analyses qui n’ont aucune emprise avec la réalité du terrain et surtout des ambitions géostratégiques de l’Algérie qui ont pris une nouvelle dimension compte tenu des menaces sur son intégrité territoriale, de la crise économique et monétaire mondiale et des retombées climatiques néfastes avec le réchauffement de la planète.
Plusieurs plateaux de télévision ont réuni hier des panels de journalistes, la plupart connus pour leur hostilité à l’Algérie, mais en même temps bienveillants avec le royaume chérifien. Le constat est affligeant ! Aucune approche logique n’a été faite sur cette visite et la portée qu’elle pourrait avoir sur plusieurs plans. Tout le débat est fait sous le prisme des intérêts français et de la stratégie que veulent mettre en place la droite et l’extrême droite dans leur diplomatie à l’égard de l’Algérie et des autres pays du Maghreb. L’ancienne «spécialiste» de l’Algérie sur TF1, Catherine Gentil, n’a pas trouvé mieux que de dénoncer sur LCI la réhabilitation d’un couplet de l’hymne national, retiré sous le régime de Chadli Bendjedid, où l’auteur du poème menace la France. Chassé, le naturel revient au galop, dit l’adage ! Heureusement que Jean-Michel Apathie était là pour lui relever les bretelles et lui rappeler l’étendue du génocide perpétré par l’armée coloniale contre le peuple algérien. Ce qui explique la dureté du poème de Moufdi Zakaria écrit en 1955 à Alger.
L’essentiel, en ce qui nous concerne, est que le président Abdelmadjid Tebboune a bien moissonné au cours de sa visite d’Etat en Russie, reçu avec tous les honneurs par son homologue russe, Vladimir Poutine. Huit accords ont été signés avec des sociétés russes touchant des domaines aussi variés que sensibles, comme la coopération spatiale, l’industrie militaire, l’agriculture, avec le transfert de technologie. Des accords qui sont venus après la signature d’une déclaration commune de «partenariat stratégique approfondi». Il est donc attendu un renforcement conséquent de la coopération entre les deux pays.
Mais la plus belle des moissons obtenues par le président Tebboune est certainement celle où le président Poutine a accepté que l’Algérie, membre non permanent du Conseil de sécurité, assure la médiation avec l’Ukraine, pays avec lequel la Russie est en conflit armé depuis plusieurs mois. L’initiative prise par M. Tebboune a été bien accueillie par la majorité des capitales occidentales, quoi qu’en pensent certains esprits chagrins.
La ministre des Affaires étrangères française, Mme Colonna, a déclaré hier à ce titre que l’Algérie peut être un bon interlocuteur pour trouver une issue au conflit armé qui commence à devenir trop pesant pour tous.
Monsieur Tebboune, vous êtes encore sur le tapis rouge !