Taourirt Moussa : La mémoire et l’œuvre de Matoub à l’honneur

26/06/2023 mis à jour: 01:41
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Photo : D. R.

Le 25e anniversaire de l’assassinat du chantre de la chanson kabyle, Matoub Lounès, s’est déroulé de manière grandiose tant des milliers de fans de l’artiste lui ont rendu hommage, hier, à travers le grand pèlerinage à Taourirt Moussa, village natal du défunt.

Des citoyens venus des différents villages de Tizi Ouzou et même d’autres wilayas se sont recueillis devant la tombe de Lounès et assisté aux activités organisées, notamment par la fondation qui porte le nom du regretté. Cette dernière a mis sur pied un programme qui s’étale sur trois jours et porte sur une grande exposition pour retracer la vie et l’œuvre du rebelle à travers des livres, des coupures de presse et autres photos immortalisant les spectacles de ce barde qui a été, pour rappel, ravi aux siens un certain 25 juin 1998, tué par les «forces du mal» dans un guet-apens à Tala Bounane, sur la route de Beni Douala.

Là aussi, un recueillement et le dépôt de gerbes de fleurs ont eu lieu dans la sérénité, afin de rappeler cette journée fatidique qui a emporté le symbole de toute une jeunesse avide de démocratie. «Le rebelle est toujours vivant dans nos cœurs», scandent, à gorge déployée,  les fans de cet artiste de liberté et de la résistance. Les milliers de personnes qui se sont déplacées, hier, à Taourirt Moussa, se sont recueillies également sur la tombe de la mère de Matoub, Na Aldjia qui repose, elle aussi, en paix près de son fils.

Elle est décédée en 2020. Une conférence sous le thème «Lounès, 25 ans après» était également au programme de la commémoration du 25e anniversaire de sa mort. Elle devait être animée, hier, durant l’après-midi, par Malika Matoub qui a, durant son passage sur Berbère Télévision, lu un texte inédit de son frère. «Lounès a mené son combat pour que tamazight soit langue nationale et officielle. Il a également combattu l’intégrisme durant la décennie noire. Aujourd’hui, son œuvre doit rester authentique», a-t-elle ajouté.

Sur le même média, Nadia, la veuve de Matoub, est revenue sur l’exigence de la vérité sur l’assassinat de son défunt époux. «Tant que la vérité n’est pas faite sur l’assassinat de Lounès, je ressens toujours et continuellement le traumatisme de ce qui s’est passé le 25 juin. Quand on échappe à la mort, on vit toujours avec la peur, car les auteurs et les commanditaires de cet acte ne sont pas encore connus», a-t-elle martelé. 

Rappelons que Matoub a été tué le 25 juin 1998, alors âgé de 42 ans. Le barde est parti mais, son œuvre est intemporelle.

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