Surcouf (Aïn Taya) : Des égouts à ciel ouvert menacent la santé publique

17/01/2022 mis à jour: 21:45
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L’une des ruelles de Surcouf impactée par le problème de refoulement d’eaux usées / Photo : D. R.

Un spectacle d’eaux usées écœurant s’offre depuis deux ans à la population de Surcouf. Une situation qui empoisonne le cadre de vie des habitants, et qui est due à un réseau d’assainissement défaillant et un projet de réhabilitation inachevé.

Les habitants de la localité de Surcouf, dans la commune de Aïn Taya (Alger-Est), vivent une véritable catastrophe écologique. En cause, un chantier de rénovation du réseau d’assainissement sis rue Chahid Besbess Madani, lancé depuis deux ans par les entreprises SEAAL et Cosider canalisation pour les besoins du renouvellement des anciens réseaux fortement endommagés, est complètement à l’arrêt. 

La situation qui en découle fait que le périmètre prend, par la force des choses, des airs de «champ de bataille». Les routes y sont laissées éventrées, défoncées, des bouches d’égout éclatées, submergeant toutes l’artère principale ainsi que les venelles secondaires de la localité d’où se dégagent des odeurs nauséabondes qui empestent toute une population. 

«Nous vivons quotidiennement dans la puanteur et sous le risque des maladies à transmission hydrique (MTH) !» a lancé en colère le collectif d’habitants, médusés par l’état des lieux, dévastés par les engins des entreprises réalisatrices. 

Voilà une ébauche du spectacle «écœurant» qui s’offre aux yeux de tous en plein cœur de Surcouf, situé pourtant à une encablure du chef-lieu de la commune. 

Ainsi, la population locale se pose toujours cette sempiternelle question : «Pourquoi les entreprises désignées pour la réhabilitation du réseau d’assainissement font des leurs et ne pressent pas le pas pour achever les travaux afin de rendre leur quiétude aux habitants ?» 

Devant la persistance de ces odeurs nauséabondes et tous les risques épidémiques encourus, les habitants interpellent toutes les autorités compétentes pour ordonner une enquête afin de déterminer les raisons de l’arrêt inexplicable des travaux et parer au risque d’une grande pollution. 

Les plaignants exigent également une commission de haut niveau multi-ministérielle pour prendre en charge l’état des lieux, notamment celui des routes et les écoulements des eaux usées qui ont des répercussions sur l’environnement et la santé publique. 

Dans une lettre formulée par les riverains, l’on peut lire «qu’après moult démarches auprès des sociétés réalisatrices afin de connaître les raisons qui motivent l’abandon du chantier, les entreprises de l’hydraulique, SEAAL et Cosider se rejettent la balle et se dégagent de toute responsabilité. Outre cela, en dépit de l’installation d’un nouveau réseau par ces entreprises, nous nous retrouvons malheureusement toujours branchés à l’ancien réseau qui est vétuste et complètement usé». 

L’autre problème soulevé par les habitants est sans conteste «la fermeture du Kef El Arer, ancien canal de drainage et réceptacle d’égouts qui, de leur avis, est une erreur monumentale du fait que les eaux usées refoulent actuellement en milieu de l’agglomération». 

Sollicités pour de plus amples informations, les responsables de la SEAAL nous ont mentionné qu’ils ont entrepris, en coopération avec l’entreprise Cosider canalisation et sous la supervision du CTH (organisme national du Contrôle technique hydraulique) des travaux de renouvellement d’un collecteur principal d’eaux usées sur une longueur de 7 km, avec un diamètre variant entre 400 et 1800 mm, situé dans une zone vulnérable au phénomène d’inondation durant les périodes de grandes pluviométries. 

Les travaux sont toujours en cours sur ce tronçon desservant la route nationale (RN) 24. «Actuellement le projet touche à sa fin, avec un taux de réalisation de 95%», a tenu a rassuré l’entreprise à travers sa cellule de communication, sans mentionner les échéances fixées pour la fin des travaux. 

Devant cet état de fait, la population menace de monter au créneau si aucune mesure n’est entreprise pour venir à bout de cette catastrophe écologique. 

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