Face à la situation de détresse, le ministre de l’Intérieur, Brahim Merad, se veut être porteur d’un message de réconfort et d’espoir à une population en état de choc, dont beaucoup ont vécu la montée des eaux avec angoisse.
Brahim Merad, ministre de l’Intérieur, des Collectivités locales et de l’Aménagement du territoire, s’est rendu dimanche soir à Béchar pour constater l’ampleur des dégâts suite aux pluies torrentielles qui se sont abattues sur cette région du sud du pays, provoquant des inondations massives, et marquer ainsi la solidarité du gouvernement avec les populations éprouvées par cette terrible catastrophe.
Kaoutar Krikou, ministre de la Solidarité nationale, de la Famille et de la Condition de la femme, Lakhdar Rekhroukh, ministre des Travaux publics et des Infrastructures de base, et Boualem Boughlaf, directeur général de la Protection civile, ont aussi fait le déplacement.
Le gouvernement, par cette visite de haut niveau, réaffirme son engagement à protéger et accompagner toutes les régions du pays, en particulier celles les plus exposées aux aléas climatiques. A l’issue d’une réunion présidée par le ministre de l’Intérieur, au niveau de la cellule de crise au siège de la wilaya, une série de mesures d’urgence ont été adoptées pour contenir les dommages.
Dans une déclaration, le ministre a affirmé qu’il est venu à Béchar «après avoir été chargé de cette mission par le président de la République, Abdelmadjid Tebboune, pour constater les dégâts qui ont touché des installations de base, certains bâtiments et habitations.
Le moins que l’on puisse dire, c’est qu’on est face à une situation catastrophique. Tous les moyens ont été mis en œuvre par les autorités locales pour minimiser les dégâts. Près de 1200 agents de la Protection civile de Béchar et d’autres éléments sont venus prêter main-forte des wilayas avoisinantes en plus de l’Armée nationale populaire.
Nous avons identifié la nature des dommages des intempéries suite à des phénomènes météorologiques extrêmes : figurez-vous qu’en moins de 24 heures, il a été enregistré 120 mm de pluie occasionnant des dégâts impressionnants». Le ministre de l’Intérieur a fait état de routes coupées en plein centre-ville, de ponts effondrés, la détérioration de la voie ferrée ainsi que des dommages aux maisons (infiltrations d’eau), qui ont été abandonnées par leurs propriétaires, et à certains locaux commerciaux. Au lendemain de cette catastrophe naturelle, le paysage de Béchar est celui d’une ville meurtrie, où les habitants tentent tant bien que mal de reprendre leur souffle.
Espaces d’accueil des familles sinistrées
Face à cette situation de détresse, le ministre de l’Intérieur se veut être porteur d’un message de réconfort et d’espoir à une population en état de choc, dont beaucoup ont vécu la montée des eaux avec angoisse. «Ils doivent savoir que l'Etat ne les abandonnera jamais», dira-t-il, avant de poursuivre : «Nous avons programmé une réunion pour évaluer avec précision la nature des dégâts, qui sera suivie d’une intervention immédiate grâce aux moyens existants et l’appui de l’ANP, qui a mobilisé des avions à partir d’Alger pour transporter des équipements, en sus de 504 agents de la Protection civile qui vont rejoindre les zones sinistrées avec leurs équipements de secours (équipes spécialisées avec des canots de sauvetage pneumatiques, cynophiles), nous rendrons à Béchar sa vie normale.» Il n’exclut pas des aides financières pour tous ceux qui ont perdu leur commerce, leurs marchandises et réhabiliter les équipements publics, les ponts et les voies ferrées.
Dans ses directives, le ministre de l’Intérieur, des Collectivités locales et de l’Urbanisme a souligné la nécessité d’envoyer d’urgence des commissions chargées d’un recensement précis des citoyens touchés et des pertes qu’ils ont subies. Il a également ordonné l'évacuation et l'hébergement temporaire de toutes les familles touchées, loin de tout danger, et que leurs besoins soient pris en charge.
La délégation ministérielle a auparavant visité plusieurs sites et quartiers touchés par les inondations au chef-lieu de wilaya, où elle a constaté les dégâts enregistrés suite aux intempéries. Le wali de Béchar, Mohamed Said Benkamou, a affirmé de son côté que des mesures ont été prises au niveau local pour faire face à la situation à travers «l’ouverture d’espaces d’accueil des familles dont les habitations ont été inondées».
Lancement d’un recensement des familles touchées
Une opération de recensement des familles dont les habitations ont été affectées par les inondations et des dégâts matériels provoqués par les pluies torrentielles qui se sont abattues samedi et dimanche sur la wilaya de Béchar a été lancée hier. Elle a pour objectif d’identifier ceux dont les habitations ont été inondées ou partiellement détruites pour qu’elles puissent bénéficier «d’un soutien de l’Etat». Cette opération a aussi pour but «la prise en charge des préoccupations des citoyens et de la wilaya, à l’issue des dommages causés par les pluies ayant affecté la région». Des structures dédiées à la réception des doléances des citoyens ont été ouvertes au siège de l’Assemblée populaire communale (APC) de Béchar et ses annexes des quartiers de Béchar-Djedid et Debdeba. K. B.
La Protection civile déplore 6 victimes
Durant les dernières 24 heures, selon le bilan de la Protection civile, les corps de 4 victimes ont été repêchés. A la wilaya de Tamanrasset, il s’agit du repêchage d’un enfant âgé de 10 ans emporté par les eaux de oued Tenghakli, commune de Tamanrasset, une deuxième victime, un jeune âgé de 20 ans emporté par les eaux de l’oued de la commune de Aïn M’Guel, wilaya de Naâma, a été déplorée. Une autre victime, un homme de 59 ans noyé, emporté par les eaux de pluie au centre-ville de Aïn Sefra, wilaya de Béchar. Les plongeurs de la Protection civile ont repêché aussi un enfant de 12 ans dans une mare d’eau à hauteur de l'AADL, commune de Béchar, haussant le nombre des personnes décédées à 6, dont 3 à Tamanrasset, 1 à Béchar, 1 dans la wilaya d’Illizi et 1 victime dans la wilaya de Naâma. K. B.