Suite à une plainte de Ammar Belhimer : El Kadi Ihsane convoqué par la gendarmerie de Tizi Ouzou

16/03/2022 mis à jour: 09:14
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Photo : D. R.

Le journaliste et directeur du groupe de presse Maghreb Emergent-Radio M, El Kadi Ihsane, est convoqué à nouveau par les services de la gendarmerie de la wilaya de Tizi Ouzou. 

La convocation, selon Radio M, a été déposée lundi 14 mars, au siège du média à Alger, lui demandant de se présenter au groupement de recherche de la gendarmerie de cette wilaya, jeudi prochain à 9h. Selon la même source, le motif de cette énième convocation «n’a pas été précisé». «Des avocats de Tizi Ouzou pensent que cette convocation est liée à l’affaire du militant politique Tahar Khaouas, membre du comité de soutien des détenus politiques de Tizi Ouzou, maintenu 12 jours en garde à vue puis écroué le jeudi 10 mars par le tribunal de Larbâa Naït Irathen. 

Le dossier concernant cette affaire, où un mandat de dépôt à été également émis contre un autre citoyen tandis que deux autres ont été placés sous contrôle judiciaire, n’était toujours pas accessible pour les avocats de la défense pour non-formalisation», précise la même source. 

Et d’affirmer : «Il est impossible de connaître le truchement par lequel l’enquête préliminaire de la gendarmerie de Tizi Ouzou a ajouté le nom de Ihsane El Kadi dans son procès-verbal.» Radio M rappelle, dans la foulée, que Tahar Khaous a été l’invité d’un de ses plateaux politiques à la fin de l’année 2021, dans le cadre de son engagement auprès des détenus et amis politiques de sa wilaya. Mais, visiblement, ce n’est pas la seule affaire où le nom du journaliste a été cité. La dernière en date est celle du militant Zaki Hannache, placé sous mandat de dépôt il y a quelques semaines. 

Le nom d’El Kadi Ihsane a été aussi cité dans le procès-verbal de l’affaire par la police judiciaire de la division de Docteur Saâdane, à Alger. Depuis le début du hirak du 22 février dernier, le journaliste a été convoqué et interrogé plusieurs fois par les services de sécurité. L’ancien ministre de la Communication, Ammar Belhimer, a également porté plainte contre lui suite à un article-analyse. 

Une plainte qui a valu au journaliste un placement sous contrôle judiciaire. Elle sera d’ailleurs traitée dans le cadre d’un procès programmé pour le 5 avril prochain. Anticipant sur ce procès, El Kadi Ihsane a affirmé, lundi sur le plateau de Radio M, qu’il ne fera pas appel d’une probable décision du juge du tribunal de Sidi M’hamed d’Alger le condamnant pour un article qui, de plus, est une analyse. «Je trouve très inconvenant d’avoir à discuter des idées de mon article avec un juge. 

C’est une situation honteuse, pour tout le monde, moi, la justice, le public. Si en plus il y a un tort qui est commis avec une condamnation en première instance, je ne veux pas donner l’illusion qu’elle peut être corrigée à la cour. Je pense donc d’avance à ne pas faire appel et à laisser cette condamnation comme une tâche pour ceux qui l’auront prononcée», explique El Kadi Ihsane. 

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