Sud du Liban : Un journaliste de Reuters tué par une frappe israélienne

15/10/2023 mis à jour: 07:07
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Issam Abdallah, journaliste reporter d’images de l’agence de presse britannique Reuters, a été tué, avant-hier, dans un bombardement israélien près de la frontière sud du Liban, a annoncé l’agence de presse internationale Reuters. Six autres journalistes, de Reuters, l’AFP et Al Jazeera, ont également été blessés dans la même frappe, a confirmé l’agence de presse.

«Nous sommes profondément tristes de vous annoncer que notre vidéaste Issam Abdallah a été tué. Issam était membre d’une équipe de Reuters dans le sud du Liban qui diffusait des informations en direct», a déclaré l’agence dans un communiqué. «Les journalistes de Reuters Thaer Al Sudani et Maher Nazeah ont été blessés et sont actuellement soignés», a ajouté la même source.

Des roquettes israéliennes sont tombées sur un secteur où se trouvait un groupe de journalistes d’au moins trois médias différents, dans le village frontalier de Alma El Chaab, a rapporté un journaliste de l’AFP sur place. Deux journalistes de l’AFP, Christina Assi et Dylan Collins, deux reporters de la chaîne qatarie Al Jazeera ont été blessés. Issam Abdallah faisait partie d’une équipe de Reuters dans le sud du Liban qui fournissait un signal vidéo en direct, a fait savoir l’agence.

Des images de ce direct ont été publiées sur le réseau social X (ex-Twitter). On y entend la détonation suivie de cris. Le direct de Reuters a ensuite été suspendu. Depuis l’annonce du décès d’Issam Abdallah, plusieurs de ses collègues et des journalistes qui l’ont côtoyé lui ont rendu hommage, rappelant l’importance vitale que les journalistes puissent faire leur travail librement.

L’armée libanaise a accusé, hier, Israël d’être responsable du tir. «L’ennemi israélien a tiré une roquette qui a visé une voiture civile de presse, ce qui a conduit à la mort du journaliste vidéo Issam Abdallah», a-t-elle affirmé dans un communiqué. Pour sa part, le Premier ministre libanais, Najib Mikati, a dénoncé dans un communiqué le «ciblage direct des journalistes par l’ennemi israélien dans le cadre de son agression continue contre le territoire libanais».

Un peu plus tôt, l’armée israélienne s’était dite «très désolée» de la mort du journaliste lors d’un point presse de son porte-parole. «Nous sommes très désolés pour sa mort. Nous enquêtons», a souligné le lieutenant-colonel Richard Hecht, sans reconnaître explicitement la responsabilité de sa mort.

Depuis le début des bombardements massifs de la bande de Ghaza, cinq autres journalistes palestiniens ont été tués. Deux photojournalistes palestiniens, Mohammad Al Salihi, correspondant pour l’agence de presse palestinienne Al Sulta Al Rabia, puis Ibrahim Lafi, photojournaliste palestinien de la société de production Ain Media, avaient été tués dans la bande de Ghaza, lors des premières heures de la réplique israélienne à l’attaque du 
Hamas.

Le photojournaliste de l’agence de presse palestinienne Khabar Mohammed Soboh, le rédacteur en chef de la chaîne d’information palestinienne indépendante Al Khamissa, Saïd Al Tawil, et le photojournaliste de ce même média, Hisham Al Nawajha, avaient aussi trouvé la mort lors du bombardement de la tour Hajji à l’ouest de Ghaza.

Selon le Comité de protection des journalistes, sur les 18 journalistes tués en Israël et dans les Territoires palestiniens occupés depuis 2000, 15 sont Palestiniens. De nombreux cas de violences, souvent gratuites, sont aussi régulièrement documentés.

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