Stations d’épuration des eaux usées dans la wilaya de Constantine : Des projets importants qui suscitent l’intérêt de l’État

14/02/2024 mis à jour: 20:30
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Photo : D. R.

Une remarquable prise de conscience a été constatée, ces dernières années, chez les pouvoirs publics au sujet de l’importance des stations d’épuration des eaux usées (STEP), en raison de leur impact, non seulement sur l’environnement, mais surtout pour faire face aux aléas des changements climatiques, dont le phénomène de la sécheresse.

Cependant, comment peut-on réutiliser les eaux de ces stations ? En réponse à cette question, le ministre des Ressources en eau, Taha Derbal, en visite, hier, dans la wilaya de Constantine, a affirmé que ce volet a été déjà discuté lors du Conseil ministériel tenu le 14 novembre 2023.

Une stratégie de travail fondée sur deux buts essentiels a été présentée par le ministère concerné lors de cette réunion. «Le premier objectif cible l’augmentation du volume des eaux épurées, sachant que la capacité de production actuelle des stations est d’un milliard de m3», a déclaré le ministre.

Et d’affirmer que le but est de dépasser ce seuil. Les pouvoirs publics visent comme deuxième objectif d’atteindre une utilisation de 60% des eaux traitées dans ces stations. Ce taux sera destiné à l’agriculture, l’irrigation des espaces verts, au secteur de l’industrie et surtout pour l’irrigation du barrage vert.

Ce n’est pas tout, car ces eaux épurées seront également destinées à d’autres utilisations urbaines. «Le président de la République a approuvé cette stratégie, en donnant des instructions que nous veillons sur leur application», a-t-il souligné.

Cette stratégie d’exploitation des STEP sera concrétisée sur trois phases, selon M. Derbal, s’étalant sur une durée de trois ans, soit à partir de 2024 jusqu’à 2026.

Plus précis, il explique que ces trois étapes comptent des travaux de réhabilitation des stations existantes, le raccordement des infrastructures aux autres pôles urbains ainsi qu’aux autres zones dépourvues d’infrastructures d’épuration des eaux.

Comme  première phase, une enveloppe financière de 34 milliards de dinars a été approuvée jusqu’à présent.  «Nous avons déjà commencé avec l’élaboration des cahiers des charges et le lancement des avis d’appels d’offres», a-t-il fait savoir.

Des entraves administratives

Le ministre a annoncé que la wilaya de Constantine a eu la chance de bénéficier d’un budget de 4,6 milliards de dinars pour des travaux de réhabilitation, d’extension et de raccordement de la station d’épuration (STEP) de la commune de Hamma Bouziane, située à 10 km au nord du chef-lieu avec d’autres zones urbaines.

Il a estimé que cette station ne fonctionne pas sur sa véritable capacité.  Vu son importance et la densité de sa population, la capitale de l’Est bénéficiera prochainement de l’inscription et la réalisation d’autres projets, suite à la demande du wali de Constantine Abdelkhalek Sayouda.

Par ailleurs, le ministre des Ressources en eau n’a pas manqué d’exprimer son insatisfaction vis-à-vis de l’avancement des projets en cours de réalisation. Avec un ton avertissant, il a promis de mobiliser une commission d’inspection et de suivi pour veiller sur le bon déroulement de ces projets.

Notons, à titre d’exemple, la STEP de la ville d’Ali Mendjeli dont l’ODS a été signé en 2014 et les travaux réellement entamés depuis 2016, mais qui n’a toujours pas été livrée, pour des raisons administratives. Le wali a affirmé sur place que l’Office national d’assainissement (ONA) avait refusé d’adresser une mise en demeure à l’entreprise chargée de la réalisation.

La raison pour laquelle le ministre a adressé un ultimatum jusqu’au 30 mai pour achever les travaux restants. Les travaux ont été réalisés par le groupement Teixeira Duarte-ETRHB Haddad-SICE pour un montant de 4 milliards de dinars.

Le ministre a instruit les parties concernées d’établir des plans de travail pour rattraper les retards des différents projets inspectés, les instruisant d’adopter le système 3x8. Pour le ministre, il était également nécessaire de changer les mentalités dans les administrations pour faire avancer les choses.

Avec un air menaçant à l’égard de l’administration, le ministre a accordé carte blanche au wali afin d’agir, en cas d’entrave volontaire des projets. «Personne ne peut entraver l’intérêt public et il faut prendre les mesures réglementaires.

Vous avez mon soutien et carte blanche pour l’application de la loi, sans abus», s’est-il adressé au wali, insistant sur la neutralité de l’administration publique dans son choix des entreprises. Il a également demandé un rapport régulier établi par le directeur des ressources en eau dans la wilaya sur l’état des lieux et les projets en cours.       

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