Squattés par des bidonvilles : Des sites boisés qui gagneraient à être protégés

26/06/2022 mis à jour: 07:21
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Photo : D. R.

Des superficies importantes boisées de la capitale restent occupées par des sites de baraquements.

Plusieurs forêts et bois ont connu une réhabilitation dans le cadre de la préservation du tissu vert de la capitale. Bien que sur le plan infrastructurel les autorités ont fourni un effort considérable pour équiper ces sites, force est de relever qu’une partie de ce poumon vert manque cruellement d’une prise en charge en termes de préservation.

Si pour certains bois dont la superficie est bien délimitée sont gardés par des agents de sécurité qui veillent sur les équipements et autres installations de puériculture, certaines forêts demeurent complètement abandonnées.

Dans la circonscription administrative de Bab El Oued, des sites de baraquements continuent de supplanter les hauteurs du quartier «Céleste» et Zghara, situé entre la commune de Bab El Oued et Bologhine, et ce, malgré les multiples opérations de relogement des occupants des lieux. Un conglomérat d’habitats précaires repousse même sous le bois de cette localité difficile d’accès et au chemin unique et abrupt.

Une virée effectuée, à titre d’exemple, par télécabine (ETAC) sur la ligne qui relie Bab El Oued à Zghara peut renseigner sur l’ampleur de cette «catastrophe écologique». D’autres sites boisés et livrés à la bidonvillisation sont à énumérer dans la capitale. A l’instar des bois de Bousaqloul dans la commune de Aïn Taya ainsi que celui de Ben Mered dans la commune de Bordj El Kiffan, qui ne sont dotés ni de gardien, ni d’agents d’entretien.

Un problème qui n’a pas manqué de soulever les interrogations de la population de ces localités. Bien que les travaux et l’aménagement à l’intérieur de ces deux sites aient été accomplis dans les règles de l’art, paradoxalement, ils sont laissés sans surveillance ni entretien.

Pis encore, ces bois croulent sous une insalubrité repoussante. Des bouteilles en plastique, des cannettes de bière, des sachets et des restes de nourriture jonchent les allées du bois, lui conférant des allures de décharge publique.

A l’entrée de la forêt, de la ferraille, des poutres en bois et des vieilles fenêtres en bois sont entreposés devant le mur d’enceinte. Des marchands informels qui exercent sur le bas côté de la route, jettent des détritus derrière la clôture qui délimite le périmètre de la forêt, nous dit-on.

Des habitants du voisinage affirment qu’ils ont à maintes reprises organisé des campagnes de nettoyage. «Ce jardin sert de lieu de détente pour nous et nos enfants. A ses débuts, il était impeccable. Maintenant, l’endroit est devenu infréquentable. Les familles commencent à ne plus y venir», confie un habitant de Aïn Taya.

Les responsables de la Conservation forestière d’Alger (CFA) doivent mettre en place une organisation pour assurer un état d’hygiène et d’entretien permanent, que ce soit pour la végétation, les espaces aménagés et les équipements mis en place.

La forêt de Ben Mered, qui se trouve sur l’axe routier de la RN 24, a profité récemment des travaux d’aménagement. En l’absence de sécurisation du site, des habitations illicites y ont été érigées en un laps de temps très court.

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