Ces retrouvailles musicales, bien chargées en sonorités, chants et rythmes, ont tenu toutes leurs promesses, après deux ans de pandémie, de confinements et de privations.
Le groupe Rabie Houti Band a enflammé la scène, lundi soir, en animant un spectacle inédit à l’hôtel Novotel de Constantine. L’évènement organisé par l’Institut français de Constantine en collaboration avec cet établissement hôtelier a drainé un public essentiellement jeune, ne voulant pas rater ces «retrouvailles musicales» avec une «bande de musiciens» bien sympathique, lors d’une folle soirée bien dosée en chants, rythmes, et sonorités, avec, bien sur, de la sauce algérienne.
Le groupe en tournée en Algérie, dirigé par Rabie Houti, le prodige oranais, virtuose, jovial et dynamique, s’est dépensé sans retenue pour encenser un jeune public, qui s’est donné à cœur joie devant la scène. Des jeunes qui ne demandaient qu’à se défouler après deux années de privations. «Depuis 2019 et la sortie de notre premier album, nous n’avons pas animé des spectacles pareils à cause de la pandémie ; ce sentiment d’étouffement qui a longtemps pesé sur nous, nous allons le dégager avec vous en cette soirée en poussant un grand cri de soulagement», a lancé le «chef de la bande».
Le groupe composé de Rabie Houti, chanteur et violoniste, Quentin Aubignac à la guitare électrique, Benjamin Michel à la guitare basse et au synthé, Benjamin Saubion au saxophone, Pedro Coudsi à la batterie et Julien Ducrot à la régie générale a montré à travers ce spectacle toute l’étendue des talents de ses membres qui ont créé une ambiance explosive, s’apparentant à une véritable séance de musicothérapie pour le grand bonheur de leur jeune public.
Puisant d’un répertoire arabo-andalou revisité, le groupe qui a commencé sa soirée en douceur, montera en cadence enchaînant des sonorités riches et variées de tous les horizons comme dans une invitation au voyage, interprétant des morceaux populaires (Ala yelali, Abdelkader ya Bouaalem), mais aussi Moulay Abdellah, Djazairi ya yemma (Je suis algérien ô ma mère) ou encore Mazel El hal nbedlou bledna (Il n’est pas trop tard pour changer notre pays).
Des œuvres poétiques chantant l’amour, la liberté, la séparation, le désespoir des familles des harraga, mais aussi l’espoir du changement et d’un avenir meilleur. «On ne trouvera pas mieux que notre pays», entonnera Rabie Houti.
Du côté du public, le bonheur est indescriptible. «C’est avec un grand plaisir que nous assistons pour la première fois à un spectacle de Rabie Houti dont nous avions beaucoup entendu parler ; je suis venue accompagner mes deux filles qui ne voulaient pas rater cet événement pour rien au monde, après deux années de pandémie, et je trouve que c’est une bonne chose pour les jeunes, mais aussi pour les familles ; cela nous change un peu de la routine de tous les jours surtout que l’ambiance est formidable en cette soirée du Ramadhan, mais aussi les choses sont bien organisées», nous a confié une mère de famille rencontrée à la fin du spectacle.
Ce dernier qui s’est terminé vers minuit s’est prolongé en séances de prises de photos souvenirs et de selfies avec les membres du groupe, notamment avec «le chef de la bande», qui a été le plus sollicité. Rabie Houti n’a pas caché son bonheur d’avoir passé de meilleurs moments avec le public constantinois espérant le retrouver dans d’autres occasions. On ne manquera pas de saluer la parfaite organisation de l’événement par l’Institut français de Constantine et l’hôtel Novotel, dont les personnels et les responsables ont montré qu’ils sont bien à la hauteur.