Si les gens sont toujours si réfractaires au dépistage, c’est pour plusieurs raisons. Selon M. Bourouba, il y a d’abord la peur de la maladie elle-même et les tabous qui entourent le VIH/sida.
A cet effet, il explique : «Des tabous persistent encore aujourd’hui. Beaucoup craignent que le dépistage révèle un statut sérologique positif, ce qui peut entraîner des conséquences émotionnelles et sociales lourdes.» Par ailleurs, si les gens ne se déclarent pas, c’est car beaucoup de personnes ne connaissent pas leur statut sérologique. «L’épidémie est en grande partie ‘cachée’, ce qui signifie qu’un nombre important de personnes vivant avec le VIH (PVC) ne se sont pas encore fait dépister», poursuit M. Bourouba.
Selon lui, l’absence de dépistage conduit à un manque de sensibilisation de ces individus sur leur état, ce qui complique encore la gestion de l’épidémie. L’autre raison et non des moindres est la stigmatisation. Celle-ci joue, selon M. Bourouba, un rôle majeur. «Le regard des autres, la peur du rejet et l’association des personnes vivant avec le VIH à des comportements jugés marginaux ou immoraux rendent difficile pour ces individus de chercher un dépistage ou des soins», explique-t-il.
De plus, les discriminations envers les PVC sont encore répandues dans la société, ce qui dissuade ces populations de consulter ou de se faire dépister. «La non-acceptation sociétale de la maladie et des populations-clés vulnérables constitue le principal frein à la réponse contre le VIH/sida en Algérie», déplore M. Bourouba. Pour lui, la stigmatisation et la discrimination entravent l’accès aux services de santé, la prévention et la prise en charge, exacerbant ainsi les défis dans la lutte contre l’épidémie.
C’est pourquoi il estime important que tous ces facteurs sociaux soient pris en compte dans les stratégies de prévention et de sensibilisation, et ce, afin de créer un environnement où les personnes se sentent soutenues et en sécurité pour se faire dépister et suivre un traitement.