Soudan : Répression des manifestations contre les généraux et la vie chère

15/03/2022 mis à jour: 07:32
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Les forces de sécurité ont tiré hier des balles et grenades lacrymogènes pour tenter de disperser des milliers de Soudanais manifestant contre le pouvoir militaire et l’inflation qui s’aggrave depuis le putsch d’octobre, rapporte l’AFP.

 Depuis le coup de force du général Abdel Fattah Al Burhane le 25 octobre, le pays, l’un des plus pauvres au monde, a perdu son aide internationale et est désormais pris à la gorge par la hausse des prix des céréales et du pétrole due à l’offensive russe sur l’Ukraine. Dimanche, le prix du pain est passé de 35 à 50 livres soudanaises, soit de cinq à sept centimes d’euro, et le coût des transports a augmenté de 50%. Face à des milliers de manifestants, dont beaucoup de lycéens, à Damazine, à 800 km au sud-est de Khartoum, les forces de sécurité ont tiré des grenades lacrymogènes, faisant également usage de tirs à balles réelles. Des grenades lacrymogènes ont également plu à Nyala, au Darfour (ouest). 
 

Depuis le putsch du chef de l’armée, la répression a fait 87 morts et des centaines de blessés, selon des médecins pro-démocratie. Des milliers d’anti-putsch ont également défilé à Atbara, à 250 kilomètres au nord de Khartoum, où les cheminots ont entamé samedi une grève qu’ils annoncent illimitée. 
 

Les manifestants dénoncent la répression mais aussi la mainmise des militaires sur la politique et l’économie du Soudan, contrôlé quasiment en continu par des généraux en 66 ans d’indépendance. Toute augmentation des prix ou suppression des subventions étatiques sur les produits de base est sensible au Soudan où, en 2018, la révolte qui renversa l’année suivante le dictateur Omar El Béchir est née d’une décision du gouvernement de tripler le prix du pain. Le pays n’est sorti qu’en 2020 de décennies de sanctions américaines et ses 45 millions d’habitants, dont un tiers a besoin d’une aide humanitaire, selon les Nations unies, doivent déjà composer avec une inflation dépassant chaque mois les 300% et des infrastructures inexistantes.

 

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