Sommet Russie-Afrique à Saint-Petersbourg : Le risque de pénuries céréalières comme préoccupation majeure

26/07/2023 mis à jour: 03:35
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La Russie à promis de ravitailler certains pays africains en céréales

L’ex-ville impériale Saint-Pétersbourg accueille à partir de demain un sommet de deux jours Russie-Afrique, le deuxième  après celui de Sotchi, sur la mer Noire en 2019.

Plusieurs chefs d’Etat africains sont attendus à ce forum, dont le président sud-africain Cyril Ramaphosa. En la circonstance, le porte-parole de la présidence russe, Dmitri Peskov, a accusé hier les Occidentaux, dont la France, d’avoir tenté de dissuader les Africains d’assister à ce sommet.

«Pratiquement tous les Etats africains ont été soumis à une pression sans précédent de la part des Etats-Unis, et les ambassades françaises n’ont pas été inactives (...) pour empêcher ce sommet d’avoir lieu», a-t-il affirmé face à la presse, selon des propos recueillis par l’AFP.

Et d’ajouter : «Aujourd’hui, plus que jamais, il est important que nous nous réunissions avec les Africains et que nous parlions, notamment de l’accord sur les céréales.»

En effet, le sujet crucial du sommet sera l’abandon par Moscou de l’accord qui permet depuis un an à l’Ukraine d’exporter, y compris vers l’Afrique, ses céréales par la mer Noire, malgré le blocus russe des ports ukrainiens.

Conclu en juillet 2022 et renouvelé depuis à trois reprises, il a expiré le 17 juillet dernier, à cause des frictions à ce sujet avec Moscou. 

Malgré de profondes divergences entre ses parties, il a jusqu’ici été maintenu  et a permis de sortir près de 33 millions de tonnes de céréales des ports ukrainiens, contribuant à stabiliser les prix alimentaires mondiaux et à écarter les risques de pénurie.

La Russie entretient un important partenariat agricole avec le continent africain, dont elle est le premier fournisseur de blé au monde.

Elle réclame un allègement des sanctions financières qui «entravent» son commerce international de céréales mais aussi, et surtout, ses exportations d’engrais et de matériel agricole.

Elle s’est dite prête à offrir ses céréales gratuitement aux pays africains qui en ont le plus besoin, précisant que cette proposition serait discutée lors du sommet, qui comprend un volet sur la souveraineté alimentaire du continent. 

Récemment, Moscou a tenté de rassurer ses partenaires africains, disant comprendre leur «inquiétude» sur le sujet.

De son côté, le président russe Vladimir Poutine s’est déclaré d’accord pour revenir à l’accord à l’avenir mais uniquement à condition que ses demandes, concernant les exportations russes qui souffrent des sanctions, soient acceptées «dans leur totalité».

Continent convoité

Début 2023, le chef de la diplomatie russe, Sergueï Lavrov, a déjà effectué deux tournées sur le continent, s’efforçant d’attirer le continent africain dans le camp de Moscou pour contrer l’«impérialisme» occidental.

Le président français Emmanuel Macron a estimé que Moscou joue en faveur de «la déstabilisation» de l’Afrique par ses activités.

En parallèle, le Kremlin a assuré «développer» avec les pays africains «des relations amicales, constructives, basées sur le respect mutuel».

Outre les céréales, le secteur de l’armement occupe une place importante dans la coopération russo-africaine.

Ces dernières années, Moscou a annoncé le renforcement de ses partenariats militaires avec de nombreux pays dont le Cameroun, l’Éthiopie, l’Afrique du Sud, la Centrafrique et le Mali.

Entre 2018 et 2022, selon l’Institut international de recherche sur la paix de Stockholm, la part russe du marché d’armement en Afrique est passée de 21 à 26 %.

Selon le même rapport, les livraisons d’armes au continent ne représentent cependant qu’une petite part des exportations d’armes de la Russie, soit 12 % en 2022.

En parallèle, le groupe Wagner a étendu ces dernières années sa présence en Centrafrique, au Mali et au Soudan entre autres.

Par ailleurs, les dirigeants africains ont tenté de peser dans la recherche de la paix en Ukraine. Une délégation de chefs d’Etat s’est rendue mi-juin à Moscou et à Kiev, exhortant  en vain la fin des hostilités entre les deux voisins.

La rencontre intervient un mois avant le sommet des BRICS en Afrique du Sud, auquel le président russe, visé par un mandat d’arrêt de la Cour pénale internationale (CPI) ne participera pas.

En revanche, il «a l’intention» de se rendre en Chine en octobre prochain, à l’invitation de son homologue Xi Jinping  qui est venu à Moscou en mars dernier, a déclaré hier le conseiller diplomatique du Kremlin, Iouri Ouchakov.

«Nous avons reçu une invitation et nous avons l’intention de nous rendre en Chine lors du Forum  La Ceinture et la Route qui se tiendra en octobre», a-t-i indiqué selon les agences de presse russes.

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