Après sept jours d’une riche programmation et de moments intenses de musique et de partage, les lampions se sont hélas, éteints mais avec, cependant, une note de satisfaction de la part du public et du commissaire du Festival international de la musique symphonique Abdelkader Bouazzara. «Nous sommes fiers d’avoir élaboré un programme à la hauteur des attentes du public.
C’est une fierté de voir l’Algérie devenir la capitale de la musique symphonique le temps d’une semaine, malgré les défis et les ressources limitées auxquels nous avons été confrontés. Le Festival, c’est le public et le public est le festival», déclare avec sincérité et émotion le commissaire.
Ainsi, les mélomanes ont pu assister à 14 concerts - issus de 14 pays - donnés par plus de 500 musiciens algériens et étrangers. En marge des soirées, le festival s’est distingué aussi par des master-class au profit des élèves des écoles régionales de formation musicale et de l’Institut supérieur de musique, animés par des spécialistes algériens et étrangers.
Ainsi, la première partie de la cérémonie de clôture s’est caractérisée par la prestation de l’Orchestre symphonique national syrien, sous la direction du chef d’orchestre Missak Baghboudariane. Un programme éclectique est offert aux nombreux convives.
En effet, plusieurs pièces musicales célèbres classiques sont jouées dont entre autres le deuxième mouvement du compositeur tchèque Antonin Dvorak, la sérénade du compositeur russe Tchaïkovskiou, les sept danses roumaines du compositeur hongrois Bela Bartkok ou encore Danse d’Anitra.
Les musiciens présentent une autre variété de morceaux choisis dans la douceur des mélodies et la sobriété des mouvements. Un hommage est rendu à l’Algérie à travers la reprise symphonique de deux titres phares : Alaîki mini Salem, signé par le compositeur algérien Abderrahmane Aziz en 1963 et Ya rayah de Dahmane El Harrachi. Les applaudissements et les youyous fusent de partout dans la salle tellement l’émotion est forte. Avant de quitter la scène, le chef d’orchestre Missak Baghboudariane rappellera que l’Algérie a toujours soutenu le peuple syrien dans ses moments les plus difficiles. «Nous sommes reconnaissant et remercions l’Algérie pour son aide envers l’Algérie. Lors du tremblement de terre qui a frappé la Syrie l’année dernière, l’Algérie a proposé assistance à son voisin syrien en rouvrant son espace aérien aux avions transportant de l’aide humanitaire», rappelle-t-il. La deuxième partie de la soirée a brillé par la prestation de l’Orchestre de chambre de Moscou «Musica Viva».
Sous la direction de Mikhail Antonenko, les vingt musiciens de l’Orchestre symphonique russe, et les talentueux et charismatiques solistes, Antonia Vasenina et Iana Aivasian (sopranos), Tsvetana Omelchuk (mezzo-soprano), Pavel Stasenko (baryton) et Klim Tikhonov (ténor) ont charmé le public et brillamment porté l’histoire d’œuvres de compositeurs russes, tels que Alexandre Alyabiev (1787-1851), Piotr-Ilitch Tchaïkovski (1840-1893) et Sergueï Rachmaninov (1873-1943) ainsi que les compositeurs Antonio Vivaldi (1678-1741), Giuseppe Verdi (1813-1901), Gioacchino Rossini (1792-1868) ou encore Friedrich Haendel (1685-1759).
Le concert se referme sur la célèbre Traviata du compositeur italien G. Verdi où les cinq solistes envahissent le-devant de la scène pour chanter à l’unisson dans un premier temps puis se détachent dans un deuxième temps pour camper des rôles dramatiques de grande puissance avec le velouté d’une voix lyrique inouïe, contribuant à une égalité dans le registre du grave au très aigu.
Face à cette prestation époustouflante, le public a longtemps applaudi l’Orchestre de Chambre de Moscou «Musiqua Vivat», savourant les inoubliables moments de cette belle soirée de délectation.