Situation de l’économie algérienne : Les perspectives optimistes de la Coface

20/06/2024 mis à jour: 02:16
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Photo : D. R.

Le baromètre risque pays et climat des affaires de la Coface maintient la note C pour l’Algérie, tout en classant son économie parmi les pays africains connaissant une dynamique économique positive en Afrique et devant «surperformer» en 2024.

Dans l’analyse de l’économie du pays, la Coface prévoit des perspectives économiques robustes mais qui restent incertaines, en raison de la forte dépendance aux hydrocarbures. «En 2024, la croissance économique devrait rester soutenue, même si la production de pétrole reste limitée par le même quota OPEP de 1 million de barils/jour, tandis que le prix moyen du pétrole devrait se stabiliser.

Le secteur gazier poursuivra son expansion grâce à la forte demande des pays européens qui cherchent toujours des sources d’énergie alternatives au gaz russe, en multipliant les projets d’investissement dans le gaz naturel liquéfié, notamment», indique l’analyse de la Coface en prévoyant également un rebond de la production agricole (9%) dans l’hypothèse d’un retour à une pluviométrie normale.

Toutefois, la Coface déplore la forte dépendance à l’égard des hydrocarbures qui risque de compromettre les perspectives économiques. «Malgré la poursuite des subventions, la consommation privée restera faible, en raison de la perte de pouvoir d’achat liée à la persistance de l’inflation», note le même baromètre en précisant que même si les tensions sur les prix s’atténueront progressivement, l’augmentation des volumes d’importation de blé et la hausse des prix contribueront à maintenir l’inflation bien au-dessus de l’objectif de 3,5% de la Banque d’Algérie.

Selon la Coface, la BA devrait «maintenir une politique monétaire accommodante (taux directeur à 3%), afin de redynamiser la consommation privée et de s’assurer que le coût de financement du déficit budgétaire reste faible.

La Coface prévoit également qu’en raison des prochaines élections, le rythme soutenu du volume des dépenses publiques sera maintenu. «Avec des recettes d’hydrocarbures en baisse par rapport à 2022 et des dépenses publiques en hausse (38% du PIB), le déficit budgétaire de 2023 s’est considérablement creusé», indique le même document en prévoyant un creusement du déficit budgétaire pour 2024 avec 113 milliards de dollars de dépenses publiques.

«Avec son faible niveau d’endettement extérieur et sa réticence historique à solliciter l’aide étrangère pour financer son déficit public, l’Algérie continuera de s’appuyer fortement sur le financement monétaire via la Banque centrale, ainsi que sur les réserves de change».

Ces dernières devront couvrir 12 mois d’importations en 2024 et permettre à la Banque d’Algérie de soutenir la valeur du dinar. 
Revenant sur le niveau du solde extérieur de l’Algérie, la Coface remarque une «trajectoire sensible à la volatilité des prix mondiaux de l’énergie et à la capacité d’exportation de gaz». «L’excédent du compte courant s’est réduit en 2023, en raison de l’érosion des volumes et des prix des exportations d’hydrocarbures.

En outre, la facture des importations a augmenté, en raison de la levée partielle des restrictions, notamment sur les véhicules à moteur, et de l’augmentation des importations de services estimée à +4,4% en 2023», analyse l’assureur en notant que malgré l’amélioration des capacités de production de gaz, la poursuite de l’érosion de son prix, l’absence de reprise franche des cours du pétrole et la pression sur les importations, l’excèdent du compte courant continuera de baisser.

Ceci, et de prévoir un faible flux des IDE (0,8% du PIB), malgré les mesures incitatives, à l’exception du secteur du gaz. La Coface estime, par ailleurs, que dans un contexte de tensions économiques importantes, les autorités algériennes devraient renforcer leur soutien à la population et aux entreprises, en augmentant les subventions et les investissements publics. 
 

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