Signalée par l’association «Écologie sans frontières» de Jijel : Une deuxième espèce de crabe bleu sur les côtes

02/06/2022 mis à jour: 05:06
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Photo : D. R.

Après le crabe bleu américain (Callinestessapidus), un deuxième crabe bleu vient d’être signalé sur les côtes jijeliennes par les membres de l’association «Ecologie sans frontières».

C’est ce que nous a révélé Nadjib Benayad, membre de cette dernière, qui ne manquera pas de préciser que c’est Fatma Cherifa Bouraoui, chargée du programme scientifique de l’association «qui est à l’origine de la découverte et de l’identification de l’espèce en question».  Contacté par El Watan, notre interlocuteur expliquera qu’il s’agit du crabe bleu Portunus segnis, une espèce qui vit dans l’océan Indien, et qui est arrivé en Méditerranée via la mer Rouge et le canal de Suez.

Il ajoutera que ce crabe a été déjà signalé sur les côtes tunisiennes où l’on a surnommé «daech» en raison des dégâts qu’il cause aux filets de pêche et à l’équilibre écologique, en dépit de son intérêt économique, car sa chair étant très appréciée. Jusqu’à présent, plusieurs individus de différentes tailles ont été recensés par les membres de l’association lors de leurs différentes plongées en mer.

L’association qui assure un suivi de la première espèce de crabe bleu (Callinestessapidus), découverte en 2018 sur les côtes de la région, explique sur sa page Facebook, que ce dernier est arrivé par le détroit de Gibraltar, et de préciser que sa présence se concentre près des embouchures d’oueds ce qui dénote sa préférence pour les eaux saumâtres contrairement au Portunus segnis qui vit en pleine mer.

L’association qui déplore un manque de moyens matériels et financiers pour la mise en place d’un protocole scientifique, estime qu’un «suivi scientifique durant une période de trois ans au minimum est nécessaire afin d’évaluer à la fois le degré d’invasion biologique de ces deux espèces et les stocks pour une éventuelle exploitation et qui demeure le seul moyen pour atténuer les dégâts de ces deux espèces et réguler ainsi leurs populations».

A ce propos, l’association rappelle que des pays comme la Tunisie, la France ou encore l’Albanie, «où ces deux prédateurs ont proliféré, des fonds ont été débloqués et des plans d’action élaborés pour assurer un suivi scientifique en collaboration avec les secteurs concernés et les pêcheurs, dans le but d’exploiter, valoriser et commercialiser ces deux espèces».

Il convient de rappeler que dans le rapport de sa 42e session, la commission générale des pêches pour la Méditerranée, de l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO, octobre 2018), avait adopté une recommandation pour l’établissement «d’un programme de recherche régional visant l’exploitation du crabe bleu en Méditerranée», et de préciser qu’elle «s’applique à toutes les activités de pêche commerciale exploitant le crabe bleu». F. S.

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