La scène artistique sétifienne est en deuil. Elle vient de perdre un de ses meilleurs enfants et représentants. Dekhil Mourad, connu artistiquement sous le nom de Mourad Staïfi, est la énième victime de la Covid-19, endeuillant quotidiennement de nombreuses familles.
Malgré sa forte corpulence et force mentale, l’artiste âgé de 58 ans, a baissé les bras, lundi aux environs de 17h, au centre hospitalo-universitaire Saadna Mohamed Abdenour de Sétif.
La triste nouvelle s’est répandue telle une traînée de poudre, faisant le tour de la Toile dans une ville attristée par le départ prématuré d’un autre défenseur de la chanson sétifienne, particulièrement le Sraoui, un autre patrimoine en voie d’extinction. Jovial, sympathique et toujours souriant, Mourad part avec le sentiment du devoir accompli et un goût d’inachevé.
Sa disparition afflige aussi bien ses amis artistes que son public d’ici et d’ailleurs. Etreints par l’émotion, ses amis restent sans voix. «La chanson sétifienne authentique perd un de ses derniers défenseurs. Mourad était un artiste humble et un homme digne.
Il va terriblement manquer au monde artistique, sa deuxième famille. Sa disparition m’attriste, car on vient de perdre un interprète du terroir», dira, non sans peine, le comédien Toufik Mezaache.
Accablé par la perte d’un ami de longue date, Nori Camacho ne trouve pas les mots. «Mourad avait le Staïfi et le Sraoui dans le sang. Il personnifiait la bonté, la gentillesse et l’altruisme. Allah Yarahmou», nous confie le comédien, envahi par la douleur.
Il convient de préciser que la disparition de Mourad prouve, faut-il le rappeler une fois de plus, que l’invisible et dangereux virus continue à roder et à tuer.
Le respect des mesures barrières et le port de masque dans les lieux publics, où la distanciation physique n’est plus de mise, s’imposent plus que jamais.