Session ordinaire de l’APC de Constantine : La tension persiste au sein de l’assemblée

06/04/2024 mis à jour: 01:00
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La proposition d’ajouter deux points à l’ordre du jour a soulevé la polémique La proposition d’ajouter deux points à l’ordre du jour a soulevé la polémique

La session ordinaire de l’Assemblée populaire communale (APC) de Constantine, qui s’est tenue jeudi dernier à l’Hôtel de Ville, a été ponctuée de disputes, d’accusations d’abus et de départs précipités de certains élus, illustrant une atmosphère délétère et des dissensions profondes.

 Initialement prévue à 9h du matin, la session n’a débuté qu’à 12h30, laissant place à une tension palpable dès le début des travaux. La distribution d’un ordre du jour de quatre pages, comprenant d’importants projets, n’a pas suffi à apaiser les esprits, après un retard de plus de trois heures. Le point d’orgue de la discorde a été atteint lorsqu’un élu a proposé d’ajouter deux points jugés essentiels, à savoir l’actualisation du rôle des commissions spécialisées et la destitution du vice-président chargé des ressources humaines. «Laissons cela après», a répondu Charaf Bensari, maire de Constantine. 

Cette proposition a déclenché une série d’interventions houleuses, ponctuées de répliques cinglantes et d’accusations à peine voilées. Le maire s’est retrouvé au cœur de la tempête, tiraillé entre les exigences de ses opposants et son autorité en tant que président de l’APC. La tension est montée d’un cran lorsque le maire a rejeté la proposition d’ajouter les deux points à l’ordre du jour, arguant de son pouvoir discrétionnaire dans la désignation de ses vice-présidents. Un autre élu opposant farouche réplique : «Quand après ? Dites-nous, quand ?». Des contestataires, brandissant l’article 7 du règlement intérieur de l’APC, ont rétorqué que l’assemblée est souveraine et a le droit d’amender l’ordre du jour.

 L’insistance du maire à refuser la discussion de ces points a provoqué la colère de certains élus qui ont quitté la salle en signe de protestation. «Vous resterez une honte dans l’histoire de l’APC de Constantine», fustige un élu avant de quitter la salle. La session a été suspendue pendant quelques minutes, ponctuée par les cris hystériques d’une élue et l’agitation des membres présents. Cette scène n’est que le dernier épisode d’un bras de fer entre le maire et ses opposants qui l’accusent de couvrir des dépassements commis par son vice-président.


Refus d’une session extraordinaire 


En toile de fond de cette tension réside une demande pour la tenue d’une session extraordinaire, signée par une trentaine d’élus et adressée au maire le 28 février dernier. Une copie de la demande a été remise également au wali Abdelkhalek Sayouda. Cette requête vise à discuter de l’organisation et de la structure de l’assemblée, notamment la question des vice-présidents. Le refus du maire de répondre à cette demande «soulève des questions sur la légitimité de son pouvoir et son respect des procédures légales». 


Des accusations de blocage, de retards et de dépassements contre même des élus et administrateurs, orchestrés par le vice-président incriminé, ont également été formulées. La session ordinaire de l’APC de Constantine a mis en lumière des dysfonctionnements profonds au sein de l’assemblée, teintés de luttes d’intérêts et d’accusations d’abus. Les élus opposants évoquent également l’article 17 du code communal stipulant que «l’Assemblée populaire communale peut se réunir en session extraordinaire chaque fois que les affaires de la commune le commandent, à la demande de son président, des deux tiers (2/3) de ses membres ou à la demande du wali.» 
Le vice P/APC ciblé est-il contesté par la majorité ? 

Et de déplorer le fait d’incomber toute forme de blocage aux opposants du maire. «Alors que c’est faux, ils sont en train de faire de la politique en bafouant les lois, mettant l’opposition dans le collimateur. Par exemple, nous avons déposé nos démissions des commissions spécialisées. Mais on perçoit toujours des notifications que nous sommes absents sans justification. C’est de la pure provocation», proteste un de nos interlocuteurs. 


En conclusion, la session ordinaire de l’APC de Constantine s’est avérée un véritable fiasco, illustrant un climat de défiance et de division au sein de l’assemblée. La résolution de ces différends et la restauration d’un climat de confiance entre les élus et les citoyens constituent un enjeu crucial pour le développement de la ville.

 A la fin, notons que des erreurs de procédure dans l’établissement de certains marchés ont été également soulevées lors de la session. Citons l’exemple de l’attribution d’un marché à un fournisseur de viande pour les écoles primaires. Suite à une erreur dans la procédure, la délibération de ce point a été différée à une autre session extraordinaire, sachant que la reprise dans les écoles est prévue ce dimanche.   

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