Semaine mondiale de la vaccination : Rattraper le retard de la couverture vaccinale de routine

30/04/2023 mis à jour: 03:42
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Photo : D. R.

A travers la Semaine mondiale de la vaccination, qui sera clôturée aujourd'hui, l’Organisation mondiale de la santé (OMS) et ses partenaires ont tenté de combler le retard accusé dans les programmes de vaccination de routine auquel la pandémie de Covid-19 n’est pas étrangère.

La campagne «Le grand rattrapage» vise ainsi «à réduire la mortalité et la morbidité dues aux maladies évitables par la vaccination, à garantir un accès équitable aux vaccins et renforcer la vaccination dans le cadre des soins de santé primaires».

Depuis la mise au point du premier vaccin humain à virus atténué, en 1885, par Louis Pasteur, cette immunisation a sauvé la vie de milliards d’êtres humains sur les cinq continents. Toutefois, les disparités de différents ordres, dont celles liées aux situations socioéconomiques, ont laissé sur le carreau des millions de non-vaccinés.

En Afrique, l’impact sans précédent de la pandémie de Covid-19 sur les services de vaccination de routine a fait augmenter le nombre d’enfants à dose zéro et sous-vaccinés de 16% entre 2019 et 2021. Selon l’agence onusienne, le continent a enregistré 7,7 millions d’enfants à zéro vaccin en 2020.

Une statistique qui est passée à 12 millions en 2022. En outre, plus de 22 millions d’Africains ont manqué au moins une dose de vaccin de routine au cours des trois dernières années. Selon les estimations conjointes de l’OMS et l’Unicef, il faudrait vacciner 33 millions d’enfants entre 2023 et 2025 pour remettre l’Afrique sur la bonne voie. Cela représente près de la moitié du chiffre mondial, d’où l’ampleur de la mission.

Car la baisse des niveaux de vaccination de routine a entraîné une recrudescence des épidémies de maladies évitables, telles que la rougeole, la méningite, la diphtérie, la poliomyélite et la fièvre jaune. D’autant que sans une volonté politique de la part des gouvernements, la couverture vaccinale en Afrique ne reviendra pas au niveau d’avant la pandémie avant 2027, est-il alerté. En Algérie, les pouvoirs publics n’ont pas négligé les programmes de vaccination de routine pendant la pandémie.

Une priorité pour l’Algérie

Deux semaines après le déclenchement de la première période de confinement sanitaire, le ministère de Santé a émis la note n° 14 du 6 avril 2020, relative à la gestion et à l’organisation du Programme élargi de vaccination (PEV) pendant la pandémie. «Dans le contexte de la pandémie mondiale de la Covid-19, la vaccination demeure une priorité dans un souci de préservation de la santé de nos enfants, car tout retard dans la vaccination contre les maladies du PEV pourrait avoir de graves conséquences», est-il indiqué.

En dépit d’une série de dispositions en matière de gestion des locaux et des flux de personnes, les structures concernées par l’exécution du calendrier ont connu une période de flottement en raison de la défection des parents, et de la fermeture des écoles.

Un mois avant la date du 3e anniversaire de la pandémie de coronavirus, la tutelle a mis l’accent sur l’importance des rappels dans une instruction datant du 26 février 2023. Ainsi, le département de Abdelhak Saihi a instruit sur «l’application de la mise à jour du calendrier national de vaccination en milieu scolaire, qui est obligatoire pour tous les enfants scolarisés, et d’assurer le cas échéant le rattrapage dans les meilleurs délais».

Le vaccin DT enfant jusque-là inoculé aux élèves de 1re année primaire est remplacé par un vaccin tétravalent. 
Cette évolution du calendrier vaccinal avec élargissement des valences est justifiée par l’amélioration de la situation épidémiologique concernant certaines maladies, telles la coqueluche et la poliomyélite. Au chapitre des maladies évitables par la vaccination, le taux de couverture nationale est supérieur à 90%, révèle le rapport de l’OMS.  

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