L’été 2024 a été marqué par des températures exceptionnellement élevées, battant de peu le précédent record de chaleur établi en 2023. Selon le service européen Copernicus sur le changement climatique, la période de juin à août a vu une augmentation sans précédent des températures, amplifiant les inquiétudes sur «la crise climatique mondiale».
Au niveau mondial, la période de juin à août est la plus chaude jamais enregistrée. Elle dépasse de 0,69°C la moyenne de 1991-2020, battant de peu le précédent record de 2023, selon le dernier bulletin de Copernicus, publié hier. Par rapport à un été moyen pendant l’ère «pré-industrielle» (1850-1900), celui de 2024 était plus chaud de 1,5°C, précise Copernicus.
Samantha Burgess, directrice adjointe du Copernicus Climate Change Service (C3S), a souligné que «les événements extrêmes liés aux températures observées cet été ne feront que s’intensifier, avec des conséquences plus dévastatrices pour les populations et la planète, à moins que nous ne prenions des mesures urgentes pour réduire les émissions de gaz à effet de serre».
Partout sur le globe, de la Laponie à l’Australie, en passant par la Chine et les Etats-Unis, des pays ont souffert de canicule, d’inondations, de sécheresse ou d’incendies causés par le dérèglement climatique d’origine humaine. Des calamités qui ont affecté des millions de personnes, tué des milliers d’entre elles et entraîné des milliards de dollars de pertes économiques.
Les scientifiques ont établi avec certitude que cette hausse est due aux activités humaines, consommatrices d’énergies fossiles (charbon, pétrole et gaz). Ces combustibles, en brûlant, libèrent d’énormes quantités de dioxyde de carbone (CO2) et d’autres gaz à effet de serre dans l’atmosphère. Ce processus, connu sous le nom d’effet de serre, piège la chaleur et provoque une augmentation progressive des températures à l’échelle planétaire.
Les rapports du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC) montrent que plus de 80% de l’augmentation des températures mondiales depuis 1850 est due à ces émissions d’origine humaine. Les gouvernements du monde entier font face à une pression croissante pour intensifier leurs efforts de lutte contre le changement climatique.
Lors du dernier sommet sur le climat, plusieurs pays ont réaffirmé leur engagement à atteindre «la neutralité carbone d’ici 2050», mais les actions concrètes tardent à se déployer. La situation actuelle montre clairement que les effets du réchauffement climatique ne sont plus une menace lointaine, mais une réalité déjà tangible pour des millions de personnes. L’été 2024 en est une preuve dramatique, appelant à une mobilisation collective plus forte pour protéger notre planète et ses habitants.
Alors que la science nous fournit un diagnostic clair, c’est désormais une question de volonté politique et de coopération internationale. Les scientifiques appellent à une action immédiate et coordonnée pour éviter les pires scénarios du changement climatique. Cela implique des réformes énergétiques profondes, la protection des forêts et une transformation rapide des modes de consommation.