C'est devenu monnaie courante de croiser des marchés informels de fruits et légumes dans les villes de la wilaya de Bouira. Ce phénomène, conjugué à un manque flagrant d’infrastructures dédiées, a généré une multitude de désagréments pour les populations locales.
Embouteillages récurrents, insalubrité et encombrement des voies publiques sont devenus le lot quotidien des résidents de ces villes. Dans certains cas, le problème prend des proportions alarmantes, comme au chef-lieu de la commune de Lakhdaria, également chef-lieu de daïra, au nord-ouest de Bouira. Le marché couvert, pourtant censé accueillir l’ensemble des commerçants, est saturé. Cela a contraint de nombreux marchands à installer leurs étals directement sur la chaussée d’une artère principale au cœur de la ville.
«Cette route principale composée de trois voies est devenue quasiment inaccessible pour les automobilistes. Deux voies ont été squattées par les marchands de fruits et légumes. Les automobilistes font face à d’énormes difficultés pour se frayer un chemin, non seulement à cause de l’étroitesse de la voie restante, mais aussi en raison de la présence de nombreux citoyens qui se déplacent à pied pour faire leurs emplettes auprès des commerçants installés sur la route.
Malheureusement, cela fait près d’une trentaine d’années que cette situation perdure, au point de devenir ordinaire», déplore un habitant de la même ville. La situation n’est pas différente à Chorfa, une commune de l’est de la wilaya. Les trottoirs de la RN15 ont été occupés par des dizaines de commerçants ayant installé leurs baraques. Au fil du temps, c’est carrément une partie de la voie qui a été occupée, créant ainsi des embouteillages au quotidien. Pour rappel, le marché informel a été éradiqué le mois d’avril dernier grâce aux efforts de l’APC qui avait proposé un autre espace provisoire aux marchands, en attendant la réalisation d’un marché répondant aux normes.
Cependant, malgré l’interdiction, certains marchands ont décidé de braver les règles en occupant à nouveau les trottoirs des deux côtés. «La concrétisation du nouveau marché a été retardée à cause des lenteurs bureaucratiques. La décision de démolition d’une ancienne bâtisse dédiée au commerce des viandes a été approuvée par l’organisme du Contrôle technique de la construction (CTC). C’est l’assiette qui en découlera après la démolition, qui fera office de marché de fruits et légumes. Cependant, c’est au niveau du contrôle budgétaire que la procédure a pris du temps. Après plus de deux mois d’attente, nous avons obtenu l’accord ce dimanche», explique Karim Zahar, élu à l’APC de Chorfa.
D’autres marchés similaires se sont installés un peu partout dans les villes de la wilaya, à l’instar de celui de Aïn Bessam à proximité de l’Etablissement public hospitalier, celui de Kadiria jouxtant le siège de l’APC, un autre à l’entrée du chef-lieu de Bouira, etc.