Le projet de la gare routière de la ville de Guelma, inscrit au titre du plan quinquennal 2005-2009, arrive à son terme. Il a fallu attendre près de deux décennies pour voir ce projet émerger, le premier du genre dans la wilaya, à la sortie nord de la ville de Guelma, sur la route d’Annaba.
Il y a quelques jours, et à l’issue de la signature d’une convention avec le wali de Guelma, c’est l’EPE Sogral, filiale du groupe Transtev, qui assurera la gestion de cette gare à l’instar de celles existantes sur tout le territoire national. De type A, la gare routière de Guelma devrait assurer un flux quotidien prévisionnel de 10 000 passagers. Les dernières dispositions en matière d’équipements ont été lancées, récemment, par la direction des transports de la wilaya pour doter cette infrastructure d’un système de téléaffichage, vidéo surveillance, système de détection d’incendie, climatisation et enfin d’un groupe électrogène. Les voies d’accès ont été bitumées et balisées, avons-nous constaté sur place. Nous l’aurons compris, les habitués des transports en commun en partance de et vers Guelma devront patienter un peu plus longtemps.
Et comment il en serait autrement, puisque ce projet «du siècle» n’avait au départ rien d’extravagant. Mais sa singularité aura été, sans conteste, les arrêts prolongés du chantier allant même à son abandon durant des mois. Pour rappel, une première entreprise avait donné les premiers coups de pelleteuse à la mi-juillet 2008. Depuis, se sont enchaînés des arrêts de travaux et autres litiges administratifs qui ont finalement débouché sur une résiliation.
Le 9 juin 2015, un ODS (ordre de service) est lancé au bénéfice d’une autre entreprise, pour une durée contractuelle de 15 mois. Là encore, se sont enchaînés les retards et les problèmes techniques dus au choix du terrain dont le bon sol n’a été atteint qu’après une vingtaine de mètres creusés (eaux de ruissellement, vieil égout de la ville). Et la suite nous la connaissons, la direction des équipements publics (DEP) reprendra, des années plus tard, le chantier abandonné à un stade avancé de construction. Quoi qu’il en soit, la nouvelle gare routière de Guelma est incontestablement un acquis non négligeable.
Un bémol, et pas des moindres, est cependant soulevé tant par les voyageurs que par les conducteurs de bus et de taxis pointant du doigt l’état des routes qui ne répondent plus au flux routier. «Il faut compter 1 heure 30 min pour faire 60 kilomètres entre Guelma et Annaba et plus de 2 heures 30 min pour rallier Constantine (106 km) et le même calvaire nous le retrouvons pour les axes routiers menant à Souk Ahras et Skikda», ont déclaré à El Watan des usagers rencontrés sur l’aire faisant office de gare routière à proximité de la nouvelle gare. Le message adressé aux autorités locales est clair. Les projets de dédoublement des routes nationales menant aux limites territoriales de la wilaya de Guelma, notamment avec Annaba et Constantine et autres pénétrantes pour rallier l’autoroute Est-Ouest font jaser de nombreux mécontents au moment où des wilayas limitrophes ont entamé la modernisation de leurs tronçons, achevée depuis longtemps.
Les routes stratégiques de la wilaya de Guelma ont, elles aussi, eu leur lot d’arrêts de travaux, résiliations et timides reprises. A méditer !