Secteur de la pêche : Le plaidoyer de l’OCDE pour un soutien public plus ciblé

23/02/2025 mis à jour: 15:31
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Il faut un soutien public «plus ciblé» pour améliorer la résilience et la productivité du secteur de la pêche, d’après un nouveau rapport publié par l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE). 

Près des deux tiers (65%) du soutien fourni à la pêche dans 41 pays et territoires risquent d’encourager la surpêche et la pêche illicite en l’absence de gestion efficace, indique le rapport, pour qui «une gestion saine des stocks halieutiques est indispensable à la subsistance de millions de personnes, à la sécurité alimentaire et à la préservation de l’environnement à l’échelle mondiale». 

Et pour rendre le secteur plus résilient, les rédacteurs du rapport préconisent de réorienter les fonds servant actuellement à subventionner les carburants ainsi que la construction, l’achat et l’exploitation des navires de manière à soutenir désormais des activités essentielles à la durabilité des pêches mondiales. 

Ces activités recouvrent notamment les recherches menées pour évaluer l’état des stocks halieutiques, la mise en œuvre des lois et règlements applicables à la pêche et l’octroi d’un soutien au revenu limité dans le temps aux pêcheurs pénalisés par des crises, comme les vagues de chaleur marines, a-t-on ajouté. 

«La réorientation des aides publiques au bénéfice d’une gestion et d’un suivi efficaces des pêches peut elle aussi se révéler un excellent moyen d’éradiquer la pêche illicite, qui menace la résilience du secteur, le bien-être des pêcheurs, l’environnement marin, la concurrence loyale sur les marchés et les recettes fiscales», a-t-on encore estimé. 


Sécurité alimentaire mondiale

D’autre part, l’examen de l’OCDE sur les pêches 2025 fournit une évaluation actualisée de l’activité halieutique et aquacole et des mesures prises pour encadrer et soutenir la pêche entre 2020 et 2022. Le secteur a pratiquement triplé la valeur de sa production entre 2005 et 2020, pour atteindre 381 milliards USD, selon la même source. 

Comme il ressort du rapport que le soutien total au secteur de la pêche s’est élevé à 10,7 milliards USD par an, en moyenne, entre 2020 et 2022, dans les 41 pays et territoires pris en considération, qui représentaient à eux tous 79% de la production halieutique et aquacole mondiale réalisée sur cette période. Six économies ont fourni à elles seules 85% de ce soutien : la Chine (36,1%), le Japon (12,4%), les Etats-Unis (11%), le Canada (10,7%), les Etats membres de l’UE (8% collectivement) et le Brésil (6,4%). 

La pêche et l’aquaculture procurent leur nourriture à des milliards de personnes et jouent de ce fait un rôle déterminant dans la sécurité alimentaire mondiale. Elles jouent également un rôle important dans l’économie locale et la vie culturelle des populations côtières, tandis que les produits de la mer figurent parmi les denrées alimentaires les plus échangées dans le monde. Cependant, les stocks halieutiques et les écosystèmes subissent des pressions dues au changement climatique, à la pêche illégale, à la surpêche et à la pollution, souligne l’OCDE. «Il est donc impératif de gérer durablement les stocks et de veiller à ce que le soutien public à la pêche ne vienne pas compromettre la santé des ressources, afin que le secteur livre des performances sociales, économiques et environnementales satisfaisantes et résiste aux chocs, en particulier à ceux provoqués par le changement climatique», a-t-on plaidé. L’OCDE a tenu à souligner, enfin, que cette édition 2025 a porté sur 41 pays et territoires, dont 30 membres de l’OCDE et 11 non-membres, parmi lesquels figurent les trois principaux producteurs mondiaux, à savoir la Chine, l’Inde et l’Indonésie. 

Ces 41 pays et territoires ont réalisé ensemble la majeure partie de la production mondiale entre 2020 et 2022, soit 87% de la production aquacole, 69% de la production de la pêche de capture en mer et 93% de la 
production d’algues.
 

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