Dès son investiture en tant que ministre de la Communication, Mohamed Meziane a clairement tracé les contours des défis et des opportunités qui se dessinent pour les médias algériens.
Dans ses premiers messages, il a souligné l’importance cruciale de ce moment charnière pour le paysage médiatique national, appelant à une mutation en profondeur, adaptée aux exigences contemporaines. L’appel de Mohamed Meziane ne s’arrête pas à de simples constats, c’est une feuille de route qui semble être proposée aux professionnels des médias et résolument tournée vers l’avenir.
Sa nomination par le président de la République, Abdelmadjid Tebboune, a pour mission, selon ses premières déclarations «de contribuer et permettre aux médias nationaux tous supports confondus de faire des progrès qualitatifs supplémentaires à la hauteur du prestige de l’Algérie, de son positionnement international, de ses valeurs civilisationnelles et de ses aspirations légitimes».
Il a évoqué des approches qui visent «à parvenir à une mutation qualitative des différents médias nationaux». Il se veut rassembleur et fédérateur. «Le ministère ne fera pas de différence entre public et privé, indépendant et partisan. Pour nous, les médias nationaux ont honoré l’Algérie avec leurs positions de soutien aux peuples opprimés.»
Le nouveau ministre a conscience que les médias actuels ont pour mission de mieux faire comprendre les mutations d’un environnement mondial devenu plus complexe face au flux incessant d’informations. Ils permettent de comprendre les stratégies d’influence, la diversité des acteurs et les rivalités de pouvoir. En effet, pour promouvoir leur vision du monde et assurer la légitimité de leur action, de plus en plus d’Etats se servent des réseaux de communication comme outils de «soft power».
La multiplicité des stratégies d’influence obligent les Etats à conquérir l’opinion publique mondiale, en particulier lorsqu’ils mènent des opérations militaires. La victoire militaire doit se doubler d’une victoire médiatique pour se transformer en succès politique.
A travers de nombreux exemples historiques, de l’Afghanistan aux récentes offensives israéliennes à Ghaza et au Liban, en passant par l’Irak, dans les guerres modernes, l’enjeu n’est plus le réel, mais la perception du réel par les populations concernées.
«Nous voulons aussi rehausser les pratiques professionnelles à des niveaux efficaces au service de la nation et des institutions de l’Etat, sachant que le service du citoyen reste la boussole», dira-t-il. Il a annoncé le lancement d’un processus d’analyse, d’évaluation et de décryptage, avant d’aller vers des ateliers, pour transformer les propositions en plan d’actions.
Mohamed Meziane ne cache pas la dimension politique de ce secteur stratégique, sachant que «cette étape se caractérise en tous points par la sensibilité. Face aux transformations que connaît l’Algérie, nous devons rester vigilant et s’approprier les valeurs nationales en toutes circonstances. La conjoncture exige de nous une mobilisation pour contribuer au développement national et garantir le service public.
Ce sont les valeurs auxquelles nous croyons et qui reflètent l’orientation historique des médias nationaux». Il dira aussi que le secteur de la communication «n’a pas besoin d’une parole abstraite, mais plutôt d’une parole qui se concrétise sur le terrain» ajoutant que «tous les ateliers auront besoin de temps mais le travail sur le terrain constitue le principal test».