Le chef de l’Etat est passé cette semaine à une vitesse supérieure en «ordonnant», lors de la réunion du Conseil des ministres de ce 18 février, la reconversion des fermes pilotes «en unités de production relevant de l’Etat, spécialisées en légumineuses, graines oléagineuses et arbres oléagineux».
Le dossier des fermes pilotes fait débat depuis plusieurs mois. La nécessité d’apporter des changements à la gestion de ces fermes et à leur vocation est, en effet, soulignée à chaque fois dans les orientations du président Abdelmadjid Tebboune, à l’occasion des réunions du Conseil des ministres.
Dans le cadre de la mise en œuvre de la stratégie visant à réaliser l’autosuffisance en produits de large consommation et eu égard aux crises que traversent certaines filières marquées par une forte demande, à l’image des légumineuses et des oléagineuses, le gouvernement table sur le développement de ces fermes et leur réorientation vers ces segments.
Il s’agit d’intégrer graduellement les fermes pilotes au processus de production nationale, pour combler le déficit actuel de production. Le président de la République, Abdelmadjid Tebboune, a fait de cette question l’une de ses priorités en insistant sur l’élaboration d’une nouvelle vision sur le rôle de ces fermes.
L’accent est, en effet, mis sur la relance de l’investissement dans le cadre du partenariat, notamment avec les entreprises et les établissements publics du secteur de l’agriculture.Mais également sur la réorientation de l’activité de ces fermes de manière à mettre en place des exploitations agricoles de référence qui contribuent au renforcement de la sécurité alimentaire nationale.
Dans un premier temps, le cap est mis sur la consécration de grandes superficies pour la production des récoltes stratégiques suscitées, avec la mise en place d’un programme propre à la production des légumineuses, en plus de l’affectation de superficies destinées aux start-up, tels que proposés par les responsables en charge de ce dossier sur lequel l’ex-exécutif a déjà travaillé.
En octobre dernier, l’ex-Premier ministre Aïmene Benabderrahmane avait annoncé la relance de la filière des légumineuses à travers l’expansion de la superficie qui leur est consacrée à 150 000 hectares via l’orientation de 34 fermes pilotes d’une superficie totale de 37 700 hectares vers la production exclusive de légumineuses.
Le chef de l’Etat est passé cette semaine à une vitesse supérieure en «ordonnant» lors de la réunion du Conseil des ministres tenu avant-hier la reconversion des fermes pilotes «en unités de production relevant de l’Etat, spécialisées en légumineuses, graines oléagineuses et arbres oléagineux».
Ces fermes seront donc réparties en trois types : légumineuses, graines oléagineuses et arbres oléagineux. La démarche sera-t-elle concluante, connaissant les pratiques bureaucratiques dans les rouages de l’administration ? Il ne suffit pas de donner des orientations mais de les mettre en application sur le terrain, loin de toute entrave.
Le chef de l’Etat a pris en considération ce point. Il a noté dans ce sillage que «l’adoption de nouvelles mentalités» constitue une «condition sine qua non pour opérer une révolution dans le secteur agricole».
Il s’agit, en effet, d’une révolution à mener en associant toutes les parties, à commencer par l’administration locale appelée à libérer les initiatives. Et en travaillant sur les moyens nécessaires à cet effet, notamment les conditions techniques.