C’est au sortir d’une année agricole 2023/2024 sèche et avec une très faible pluviométrie que l’option choisie de faire de la culture des pois chiche et de la lentille une priorité a tourné court et il fallait, au demeurant, s’y attendre quand on ne dépend que de la pluviométrie.
Bien que les trois Coopératives des céréales et légumes secs (CCLS) de Tiaret, Frenda et Mahdia aient mobilisé, au titre de la précédente campagne, pas moins de 1900 quintaux de semences pour la culture des légumineuses, principalement le pois chiche et la lentille, nonobstant les incitations et accompagnement de la DSA, banque et institutions habilitées devaient fournir aux agriculteurs disposant de ressources hydriques, la moisson aura été plutôt catastrophique.
C’est donc au sortir d’une année agricole 2023/2024 sèche et avec une très faible pluviométrie que l’option choisie de faire de la culture des pois chiche et de la lentille une priorité a tourné court et il fallait, au demeurant, s’y attendre quand on ne dépend que de la pluviométrie.
Après avoir réservé donc pas moins de 1115 quintaux en semences de lentilles et 742 en pois chiche, les agriculteurs mais aussi et surtout les gérants des fermes pilotes, des entités qui se sont muées en unités de production spécialisées en légumineuses, graines oléagineuses et relevant de l’Etat, le bilan reste en deçà des attentes. Le gros des superficies étant localisé dans les fermes pilotes et dans d’autres exploitations privées. Sur 12 400 hectares, 8100 étaient dédiés à la culture de la lentille.
Pourquoi cela n’a-t-il pas marché si l’eau était un préalable dans le choix de l’espace ? Un exemple parmi d’autres illustre la donne. Ait Abderrahim Mahmoud, un des nombreux agriculteurs, nous parle, en dépit des «avantages et de l’accompagnement», de «gros soucis liés à la cherté de la semence fixée à 1500 DA le quintal, la pluviométrie mais aussi du fait d’une main-d’œuvre sous-qualifiée».
Cette année, explique cet agriculteur, «nous avons essayé les deux modes de semi». «Ceux avec des lignes de 17 cm d’écartement et désherbage chimique et un deuxième avec des écartements de lignes de 70 à 80 cm et binage mécanique», ajoute-t-il.
Notre interlocuteur, qui continue de fréquenter les forums et rencontres nationaux et internationaux, explique que «plusieurs autres facteurs déterminent la réussite de ces cultures, mais dont on les appréhende timidement».
Il cite : «Les programmes de recherche sur les semences, absence de chef de produits tant chez les CCLS que chez des exploitants et reproducteurs privés et devant coordonner l’action afin d’augmenter les rendements et parfaire la formation des agriculteurs.» Ait Abderrahim Mahmoud ajoute que «chez nous, il n’existe pas encore de clubs de lentilles ou de toutes autres légumineuses, comme l’a été initié, il y a quelques années, le club des 50 producteurs de blés».
Dans la foulée, cet agriculteur trouve que «des moissonneuses-batteuses ne sont pas adaptées si elles restent peu disponibles», et évoque un sujet discutable et qui fait débat puisqu’il s’agit du monopole de l’OAIC, qui ne favoriserait pas, selon lui, des ventes plus rémunératrices aux producteurs.
Introduction de la numérisation
Selon cet agriculteur, qui a tenté une expérience de culture de lentilles et pois chiche sur 40 hectares, «le rendement a été faible», mais cela ne l’a pas empêché d’égrener les griefs à décharge des responsables du secteur qui devraient, selon lui, «encourager plus de vulgarisations sur des maladies et insectes qui touchent les cultures, à l’exemple de la bruche, anthracnose qui affaiblissent les rendements».
Notre agriculteur après avoir tenté la culture des légumineuses pense «qu’un environnement agricole mieux nanti en stations météo spécifiques, une assurance spécifique, création d’un certificat pour l’obtenteur de semences, création d’une chaîne télé traitant uniquement de thèmes relatifs au monde agricole seraient la panacée», bien que, selon lui, d’autres décisions salutaires ne seraient pas vues d’un mauvais œil. Il s’agit, selon notre interlocuteur, de «réformer les DSA et chambres d’agriculture».
Cette dernière entité, qui entame sa réforme par l’introduction de la numérisation, a, selon son responsable à Tiaret, Abdi Larbi en l’occurrence, «sa propre approche», que le président devra nous expliquer dans une prochaine livraison.
Au plan chiffré, concernant le secteur agricole, dont le dernier recensement a identifié 50 600 agriculteurs, alors que 43 000 exploitations étaient concernées par l’opération d’assainissement du foncier agricole, l’on parle de «14 279 dossiers déposés auprès de l’Office national des terres agricoles (ONTA), de 13 169 actes réalisés englobant 276 549 hectares de terres sur une SAU totale de la wilaya estimée à plus de 750 000 hectares».
Il serait fastidieux d’énumérer les opérations qu’entreprennent les services de l’ONTA dans le cadre de cet assainissement.