Sanctions contre la Russie : L’Europe principalement impactée

24/02/2022 mis à jour: 00:31
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La série de perturbations touchant l’économie mondiale du fait du conflit russo-ukrainien n’est qu’à son début. En effet, les Etats-Unis et leurs alliés ont annoncé hier de nouvelles sanctions économiques contre la Russie suite au déploiement de ses troupes dans les régions séparatistes de l’est de l’Ukraine «pour maintenir la paix».

Les Etats-Unis, l’Union européenne, la Grande-Bretagne, l’Australie, le Canada et le Japon ont vite annoncé des plans visant les banques et l’Allemagne a décidé du gel du projet de gazoduc 2 la liant à la Russie. L’arrêt du Nord Stream est susceptible d’augmenter davantage les prix du gaz en Europe. «Les prix pourraient même doubler», a déclaré Dmitri Medvedev, vice-président du Conseil de sécurité russe.

Le Royaume Uni a décidé, de son côté, d’empêcher la Russie de vendre de la dette souveraine à Londres et donc de limiter aux Russes l’accès aux marchés britanniques. Trois milliardaires russes proches de Poutine ainsi que cinq petits préteurs sont empêchés d’accéder au territoire britannique et leurs avoirs gelés. Les sanctions américaines ciblent, également, les banques et les élites russes leur interdisant de commercer avec les Américains et gelant leurs actifs.

Le premier à subir de plein fouet ces sanctions et bien plus que la Russie, n’est autre que le continent européen. Dépendant en grande partie du gaz russe, l’Europe cherche aujourd’hui à s’approvisionner ailleurs, contrainte de payer le prix fort. Les sanctions visant des entités russes perturberont à coup sûr les échanges intra-européens et créeront des problèmes d’approvisionnement pour les entreprises européennes, qui auront des soucis à financer des achats de matières premières en lien avec leurs filiales en Russie.

Une hausse des coûts de transport a déjà planté le décor pour une augmentation des prix de la production. Le coût du fret depuis les ports de la mer Noire a augmenté de 3 à 5 dollars la tonne. Des entreprises européennes ont peur de ne pas pouvoir livrer des marchandises à leurs filiales russes. Les Banques centrales craignent pour leurs finances, notamment après la dure épreuve sanitaire.

La BCE aura du mal à augmenter les taux d’intérêt compte tenu de l’impact négatif sur la croissance. Les investisseurs se montrent d’ailleurs sceptiques quant à une hausse des taux d’intérêt.

La hausse des prix des matières premières et d’autres produits de base, notamment alimentaires, va entraîner un cycle inflationniste et un affaiblissement de la production économique, en particulier en Europe. Selon une étude britannique, la menace d’une guerre engendrerait une baisse d’un point de pourcentage sur la croissance économique mondiale mais bien plus sur l’économie de la zone euro qui baisserait à 2,1%. 

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