Dans cet entretien, le jeune auteur Samy Assad évoque ses débuts dans l’écriture comme il nous parle aussi de ses publications. Il a commencé, dit-il, par exprimer des idées d’enfance à travers des textes autonomes. Puis, il a, ajoute-t-il, suivi plusieurs cours et des conférences sur la philosophie, la psychologie et la psychanalyse avant de passer à l’écriture de ses livres avec une sensibilité artistique et didactique.
- Vous avez édité cinq livres, dont un roman qui est sur les étals depuis quelques mois. Pouvez-vous nous parler de vos débuts dans le domaine de l’écriture ?
Dès mon enfance, j’ai de la sensibilité à tout ce qui est artistique. Je m’intéressais beaucoup à l’éducation (les bandes dessinées et les créations artistiques). Il y a une vocation naturelle qui m’a toujours accompagné dans ma vie, je suis un féru de bande dessinée franco-belge et américaine. J’ai façonné en moi un imaginaire pour penser ensuite à l’écriture et surtout à la création artistique. Mon rêve était de produire un jour une œuvre, pas forcément littéraire mais, après les études supérieures, j’ai découvert d’autres horizons et surtout une nouvelle option pour la philosophie qui est un domaine très ouvert.
- On dit souvent que, dans ses premiers livres, l’auteur fait généralement une sorte de rétrospective pour raviver des souvenirs et voir quel est l’impact suscité par ces événements sur la société…
En ce qui me concerne, comme je l’ai déjà souligné, après le parcours universitaire, j’ai pu gagner en maturité avec une instruction plus avancée car, mon niveau culturel s’est amélioré. Pour l’anecdote, je me rappelle très bien, quand j’étais étudiant à l’ESHRA (Ecole supérieure d’hôtellerie et de restauration d’Alger), un enseignant m’a, en guise de sanction, remis un travail que je devais faire en un temps très réduit. J’ai réussi à le faire en un laps de temps. L’enseignant a beaucoup apprécié mon travail et surtout la célérité avec laquelle est réalisé. Cela m’a permis d’avoir plus de confiance en moi dans la rédaction.
C’est à partir de là, d’ailleurs, que j’ai fait mon premier ouvrage et découvert une nouvelle option pour la philosophie. J’ai donc suivi, via Internet, plusieurs cours et des conférences aussi sur la philosophie, la psychologie, la psychanalyse qui ont créé en moi un engouement pour l’écriture. Il y a surtout un récit philosophique de qualité d’un auteur autodidacte qui m’a permis de construire une confiance en moi. Je me suis beaucoup inspiré de cet ouvrage pour retravailler poétiquement mes textes afin d’en faire un livre avec une certaine sensibilité artistique et didactique.
- Avez-vous eu l’attachement à cette fibre artistique quand vous étiez à l’école ?
Non. Malheureusement, à l’école, il n’y avait pas d’engouement à cela. Le développement de la fibre artistique a eu lieu surtout dans le milieu familial (la petite famille). Je parle, notamment des encouragements, de l’éducation et du soutien de mes parents. Quand j’étais adolescent, j’ai transformé des textes autonomes à l’écriture d’un livre qui me semblait, au début, impossible. Il faut savoir aussi que l’écriture d’un livre est un long processus qu’il faut aborder de manière graduelle.
J’ai ainsi commencé par exprimer mes émotions à travers le texte. Il s’agit d’un moyen (un refuge) pour contourner certains obstacles de l’adolescence. J’exprimais des idées d’enfance. C’est l’expression d’un dessein à l’écrit en découvrant de nouveaux concepts liés à la sublimation des tensions inhérentes à la vie de l’adolescent. Mais, malgré ma timidité, je me suis dit qu’il faut une certaine ardeur pour s’affirmer afin de réaliser quelque chose même si j’avais une vision opaque sur le domaine de l’écriture livresque. D’ailleurs, transformer des textes autonomes, à l’adolescence, à l’écriture d’un livre me semblait aussi carrément utopique.
- Pouvez-vous nous parler un peu de vos ouvrages ?
J’ai édité, en 2021, à l’âge de 25 ans, mon premier livre intitulé Premières pérégrinations, l’apnée de l’homme véritable dans un monde énergivore. C’est un essaie philosophique où j’aborde didactiquement un regard sur le monde, tout en suggérant aux jeunes une autre approche et des solutions pour affronter ce nouveau monde. J’ai parlé de la nécessité de vaincre la dépendance par la primauté de l’intelligence et la compréhension de soi et de l’autre. Le deuxième livre («Secondes escapades, cheminement d’une grande âme») est un essai complémentaire au premier. Il traite globalement des sujets ayant trait à la sagesse de vie à pratiquer avec soi, ainsi que dans le rapport aux autres.
Le travail est illustré par l’exploration de l’Algérie dans des lieux comme La Casbah d’Alger, Cherchell, la vallée du M’zab, Constantine ou encore les hauteurs de la Kabylie et de l’Ouarsenis. Pour ce qui est de ma troisième publication intitulée «troisième odyssée, abécédaire de robinsonnades dans le Sahara», celle-ci s’articule autour d’une sorte de réflexion, toujours de manière didactique, sur la promotion du tourisme saharien en Algérie, tout en mettant en exergue les paysages et le patrimoine culturel et architectural de plusieurs villes et oasis…
En 2023, je me suis dit qu’il était grand temps de faire mes premiers pas dans la littérature. J’ai ainsi commencé par un recueil de nouvelles qui consacre trois genres, à savoir l’amour, l’épouvante et la science-fiction. Et ce, avant de m’engager dans le roman, dont le premier est publié cette année. Il s’agit de Mon Arc et Yeha» qui est une publication artistique et créative. C’est, en quelque sorte, une déclaration d’amour à l’Afrique.
Le personnage principal de l’intrigue est un Camerounais. D’ailleurs, l’événement qui m’a inspiré l’histoire du roman est le match Algérie – Cameroun lors des éliminatoires pour la Coupe du monde. Tout comme mes autres publications, mon premier roman parle aussi du tourisme, la promotion du patrimoine algérien matériel et immatériel. Il a aussi une dimension ludique et spirituelle. C’est, avant tout, de l’écriture thérapeutique pour reproduire l’impact du choc sur le choc lors d’un traumatisme émotionnel important. Quand j’ai publié ce livre, cette année, à l’âge de 28 ans, j’ai eu un sentiment de grande fierté, car j’avais une grande volonté pour éditer mon premier roman.
Bio-express
Samy Assad est né le 31 août 1996 à Larbaâ Nath Irathen, dans la wilaya de Tizi Ouzou. Il est diplômé de l’Ecole supérieure d’hôtellerie et de restauration d’Alger (ESHRA) où il a étudié le management du tourisme. Samy Assa a publié, à l’âge de 25 ans, son premier livre intitulé Premières pérégrinations, l’apnée de l’homme véritable dans un monde énergivore. Il s’agit d’un récit philosophique de 254 pages où l’auteur évoque, entre autres, l’estime de soi, l’affirmation de soi et l’altruisme ainsi que les relations humaines. Il a mis aussi sur les étals trois autres essais avant d’éditer son premier roman «Mon Arc et Yeha» sorti, cette année, aux éditions El Hibr. Ses ouvrages traitent beaucoup plus du patrimoine culturel algérien et surtout du tourisme saharien.