Samir El Hakim. Comédien «Je pourrais par exemple plus facilement jouer dans un film sur Ghaza, c’est de l’actualité, il y a beaucoup d’émotion et de tristesse»

22/10/2023 mis à jour: 03:57
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Comédien, cinéma et théâtre, il a joué dans plusieurs films et séries TV, dont L’Oranais de Lyes Salem, Normal et Harragas de Merzak Allouache, En attendant les hirondelles de Karim Moussaoui et 143 rue du désert de Hassan Ferhani. Il joue Mohamed Boudiaf dans le film de Bachir Derraïs, film qui devrait bientôt être diffusé.

 

 

Propos recueillis par Chawki Amari

 

 

-C’est difficile de jouer dans un film de guerre ? D’interpréter un guerrier comme dans Ben M’hidi où vous jouez le rôle de Boudiaf ? 

Oui, parce que ma génération ne connaissait pas vraiment Boudiaf, c’est à son arrivée et à son assassinat qu’on a appris qui il était. En tant qu’acteur c’était compliqué, il n’y a pas de vraie biographie de lui et peu de documents, pas d’écrit sur son caractère, les uns disent qu’ils fument, les autres que non, qu’il est nerveux, d’autres qu’au contraire il était calme. Donc je me suis attaché au scénario et allé vers ses interviews, comment Boudiaf parle, son rythme, c’est assez particulier, les mots coulent, il semble ne pas réfléchir contrairement à Bouteflika, on a l’impression qu’il parle du fond du cœur. Mais surtout, je n’étais pas tranquille quand on m’a proposé ce rôle, c’est une lourde responsabilité.
 

-Vous ne jouez pas beaucoup dans les films de guerre 

Ce n’est pas vraiment mon genre de prédilection parce que ce sont généralement des films historiques, je préfère les films contemporains, qui se passent aujourd’hui sur des thématiques d’aujourd’hui. 
Mais je pourrais par exemple plus facilement jouer dans un film sur Ghaza, c’est de l’actualité, il y a beaucoup d’émotion, de tristesse, mais tout dépend évidemment du scénario, je ne pourrais pas défendre l’idée sioniste.
 

-Vous pourriez jouer un Israélien  ? 

Je n’aimerais pas le faire mais je peux le faire. C’est d’abord un rôle. 
 

-Du fait de votre double appartenance, de père irakien et de mère algérienne, de deux pays qui ont connu plusieurs guerres, est-ce plus facile de jouer dans un cadre de violence ?  
 

Oui bien sûr, deux pays chargés de violence, tout ça c’est en moi, c’est un avantage en tant que comédien, en situation de violence je gérerais mieux qu’un autre qui ne l’a pas connue réellement. 
 

-Vous avez d’autres projets

Oui, je reprends le tournage du nouveau film de Merzak Allouache la semaine prochaine à Alger, La première ligne, où tout se passe au bord d’une plage, ce qui est loin d’être une guerre, et à la fin de l’année j’entame le nouveau film de Anis Djaad. (Rires) Ce qui avec lui, ce sont souvent des films plus que de guerre.

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