Salah Goudjil. Moudjahid et président du conseil de la nation / «Le secret de la réussite de la révolution : Elle n'avait pas de zaim et avait un caractère secret»

31/10/2024 mis à jour: 06:29
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(photo : H. Lyes)

Salah Goudjil, moudjahid et témoin-clé  des événements  du 1er Novembre 1954, nous livre dans cet entretien son témoignage. Il évoque les différentes étapes ayant précédé le déclenchement de la lutte armée. Il raconte comment il a vécu la nuit du 30 octobre, sa relation avec Mustapha Ben Boulaïd, un homme qu'il qualifie de visionnaire. 

Dans son récit, Salah Goudjil affirme que Krim Belkacem a déclaré que la Révolution du 1er Novembre 1954 n’avait pas de zaïm, mais elle avait un père qui est Mostefa Ben Boulaïd, et c’est l’une des raisons de la réussite de la Révolution, en plus du caractère secret qui a enveloppé tous les préparatifs, en faisant une surprise pour tout le monde, le peuple algérien inclus. Goudjil a révélé qu’à chacune des étapes, ils ont été confrontés à des problèmes, des malentendus et autres. Mais ce sont des situations qui n’ont jamais altéré notre engagement révolutionnaire ni laissé influer sur le cours de notre combat. A chaque fois, «nous avons œuvré pour outre-passer les différends qui se posaient entre nous, car nous placions toujours l’intérêt suprême de la Révolution et de l’Algérie au-dessus de toute autre considération», dit-il.

 

Entretien réalisé par  Nabila Amir

 

Nous sommes à la veille du 70e anniversaire du déclenchement de la glorieuse Révolution du 1er Novembre 1954. Quels enseignements pouvons-nous tirer de cette date anniversaire ? 


La célébration du 1er Novembre 1954 ne doit pas être confinée ou limitée dans le chiffre, c'est-à-dire le nombre des années qui se sont écoulées depuis son début. Il nous est imposé en célébrant cette date chaque année de nous attarder sur la symbolique de la date qui a été le début d’une des plus grandes Révolutions du XXe siècle. La symbolique de l’unité nationale à laquelle elle renvoie. Une unité que l’on doit pérenniser ; sauvegarder et préserver. Il faut en cette date anniversaire rappeler les principes défendus par cette Révolution et contenus dans la proclamation du 1er Novembre. Une proclamation que je qualifie, pour ma part, d’appel et qui, à mon sens, n’a pas eu droit à une étude à la mesure de son ingéniosité et du génie de ses rédacteurs. Un appel qui renferme des principes qui font la base de notre politique aujourd’hui. Ils sont basés essentiellement sur la défense et le respect des droits humains. Des principes auxquels nous sommes restés fidèles jusqu’à ce jour et avec lesquels nous nous sommes opposés et avons combattu un colonialisme de peuplement des plus abjects et qui se disait issu d’une révolution ayant des principes basés sur la liberté ; l’égalité et la fraternité mais qu’elle a reniés quand il s’est agi des autres peuples. Les principes du 1er Novembre sont notre charte et la matrice de toute politique qu’on adopte et dont nous sommes fiers, et les générations doivent en être aussi, car ils font notre honneur et notre force. 
Vous êtes un ancien compagnon du chahid Mostefa Ben Boulaïd, l’un des six chefs historiques qui ont dessiné les contours de la guerre de Libération.

 Pouvez-vous nous parler de votre relation avec ce personnage qui a marqué l’histoire ? Comment vous l’avez connu ? Quelle est la particularité de l’homme ? 

 

Mostefa Ben Boulaïd, à cette époque, on entendait parler de lui, mais moi je ne le connaissais pas. Il était connu à Batna, mais n’apparaissait pas beaucoup, vu ses responsabilités et charges militantes. En plus, de son esprit militant, il  était un soldat aguerri. Il s’est distingué par son courage durant la Seconde Guerre mondiale, notamment la campagne d’Italie : il a été enrôlé en 1942 avec mon frère Mohamed tombé au champ d’honneur en 1956. Après la Seconde Guerre mondiale, il est devenu membre du Comité central du parti du Mouvement de triomphe des libertés démocratiques fondé en 1946, en remplacement du Parti du peuple algérien (PPA) clandestin. Il s’est porté alors candidat à l’Assemblée algérienne, une des résultantes des «réformettes» adoptées par le colonialisme pour calmer la fougue des nationalistes algériens après les sinistres massacres du 8 Mai 1945. Il a mené campagne, dont un des animateurs était mon frère Mohamed. Ben Boulaïd a gagné, mais les résultats ont été truqués par le sinistre gouverneur Naegelen, dont le nom est depuis synonyme de truquage et a été ainsi  privé de sa victoire et de son siège de délégué à l’Assemblée algérienne. Mais comme rien ne peut arrêter le cours de l’histoire, l’Algérie a recouvré son indépendance et un des compagnons de Ben Boulaïd préside le Conseil de la nation, dont le siège est celui qui a abrité jadis l’Assemblée algérienne, dont le salon d’honneur porte son nom. Le truquage a renforcé chez les militants nationalistes la conviction de la stérilité de l’action politico-électoraliste et de l’inévitable recours à la lutte armée. D’où la création de l’Organisation spéciale (OS), dont Ben Boulaïd était un membre actif. La découverte de l’OS par la police coloniale, suite à l’affaire de Tébessa, a poussé le Comité central du MTLD à décider de sa dissolution. Décision que Ben Boulaïd a rejetée de but en blanc. Il a, en refusant de démanteler la structuration de l'OS dans les Aurès, constitué en quelque sorte l’embryon révolutionnaire. Cette zone, grâce à l’organisation mise en place par Ben Boulaïd, a été le refuge qui a abrité une bonne partie des leaders de la Révolution qui seront membres du groupe des 22 et même des six, à l’instar de Rabah Bitat, Zighoud Youcef, Lakhdar Bentobbal et Mostefa Benaouda, pour ne citer que ceux-là. Mostefa s’est consacré corps et âme à l’idéal révolutionnaire en procédant à l’acquisition des armes de Libye, notamment lors de son premier voyage qu’il a fait, pour l’anecdote à pied. Il a fait des Aurès un bastion de la Révolution déclenchée le 1er Novembre. Auparavant, il a été membre fondateur du CRUA qui a tenté de concilier les messalistes et les centralistes. Il est allé en juillet 1954 à la rencontre de Messali Hadj, en France afin de lui proposer d’être à la tête du mouvement révolutionnaire. Devant le refus de Messali et de Lamine Debbaghine par la suite, les six qui représentaient les 22 ont opté pour la collégialité. Ben Boulaïd était tout simplement un visionnaire. Lors de la réunion qu’il a présidée après son évasion de la prison El Coudia de Constantine, il a déclaré que la Révolution allait durer, car il s’agit d’un colonialisme de peuplement. Il nous a en outre convié à ne pas traiter les vagues de moudjahidine qui allaient rejoindre la Révolution avec le même esprit de celui des moudjahidine de la première heure, car ils n’auront ni la même vision ni la même perception de la manière dont doit être menée la lutte. 


Vous pouvez nous raconter comment vous avez vécu la nuit du 30 octobre 1954 ? Comment a été menée cette action ? Où étiez-vous ? Que faisiez-vous ? Comment s’est constitué le commando, et qui en a été le chef ? 

Bien que n’ayant pas été avisé avec mes compagnons de la date du déclenchement de la Révolution, et ce, pour des raisons liées au cloisonnement et à la nécessité de préserver le secret, notamment devant l’intense activité des services de renseignement généraux ; de la DST et des collaborateurs. Néanmoins, j’y ai pris part de façon indirecte si l’on peut dire. En effet, à l’approche du déclenchement de la Révolution, nous avons tenu une réunion à laquelle ont pris part un petit groupe de militants. L’objet de cette réunion fut la préparation du déclenchement de la guerre de Libération. Lors de cette réunion, les responsables nous ont demandé de rassembler des vivres et de l’équipement, notamment des armes, des bouteilles de gaz et des tenues militaires sans que la date nous soit communiquée. L’action armée a été déclenchée le 1er Novembre. Quelques jours après, avec des responsables de Mostefa Ben Boulaid, nous devions nous préparer pour rejoindre au plus vite le maquis. Auparavant, nous nous sommes occupés de l’organisation de la Révolution en milieu urbain, principalement dans la ville de Batna. Notre groupe a été découvert au début de l’année 1955 et nous avons rejoint le maquis. 

Existait-il des contacts avec les autres groupes agissant sous l’autorité de Ben Boulaïd, premier responsable de la zone 1? 

Après avoir reçu leurs instructions lors de la dernière réunion à la Dechra Ouled Moussa la nuit du 31 octobre 1954, les groupes se sont dirigés vers leurs lieux d’affectation à Batna, Khenchela et Biskra, pour mener les actions programmées en guise de déclenchement de la lutte armée. Leur plus grande motivation était la foi en leur cause et leur détermination de venir à bout d’un colonialisme de peuplement des plus abjects qui n’a pas lésiné sur les moyens pour exterminer ce peuple, son identité et son histoire. Le génie des historiques réside dans le fait qu’ils ont puisé les leçons de tous les mouvements populaires qui ont marqué la présence coloniale en Algérie de l’Emir Abdelkader au soulèvement des Ouled Soltane dans les Aurès en 1916. Ils ont opté pour des actions coordonnées et simultanées à travers l’ensemble du territoire national, contrairement aux mouvements de résistance antérieurs qui se sont singularisés par leur caractère local. Pour en revenir au maintien du contact, ce dernier était périodique et permanent au sein des différentes parties de la zone 1 et aussi entre les différentes zones, puisque les six ont convenu de se rencontrer après une année pour faire le bilan et arrêter la stratégie de la poursuite de la Révolution. Cette rencontre n’a pas eu lieu conséquemment à l’arrestation de Ben Boulaïd, de Bitat et  le martyr Didouche. Pour l’histoire, il faut évoquer le fait que Mostefa Ben Boulaïd, après son évasion de prison fin 1955, nous a demandé de rassembler des vivres et des fournitures bureautiques en vue d’une réunion. Nous avons même pu acquérir une machine à écrire en arabe, ramenée de Constantine et fournie par l’écrivain chahid Ahmed Réda Houhou de l’Association des Ouléma. La cache a été découverte, trois jours après le martyr Ben Boulaïd, de manière fortuite par un soldat français lors d’une grande opération militaire dans la région de Ouastili. La dépêche de Constantine s’est fait l’écho de cette découverte dans une de ces éditions de la fin du mois de mars 1956. Pour en revenir à notre zone, le contact entre les différents groupes disséminés à travers l’étendue des Aurès était permanent. Toutes les informations parvenaient au PC. 


Quelle a été la réaction des autorités coloniales (administration, colonat, etc.) aux premiers attentats menés dans les Aurès ? 

Comme je l’ai dit plus haut, les autorités coloniales, eu égard à l’ampleur des actions menées dans la région de l’Est, notamment les Aurès, ont concentré l’essentiel de leurs troupes constituées de tirailleurs algériens, tunisiens et sénégalais ainsi que les tabors marocains reconstitués à l’occasion grâce à la connivence entre le général Parlange, ancien chef de ces tabors (1944-1945) et le pacha de Marrakech Touhami El Glaoui, dans la région. Elles en sont arrivées même à l’usage du napalm. L’étau avec lequel ces autorités coloniales voulaient encercler les Aurès n’a pas eu l’effet escompté. La région a pu tenir 10 mois, tel que promis par Ben Boulaïd à ces compagnons du groupe des six, et ce, malgré son arrestation aux frontières tuniso-libyennes. Afin de desserrer cet encerclement, Chihani Bachir, qui assurait la direction de la Zone 1 en l’absence de Ben Boulaïd, a contacté le chef de la Zone 2 Zighoud Youcef, afin de mener des actions dans sa région à même de permettre la dispersion des forces coloniales, il lui a même envoyé 70 moudjahidine avec leurs armes pour contribuer à l’action menée que fut l’offensive du Nord-Constantinois le 20 août 1955. Le colonialisme était persuadé qu’en étouffant cette région, il allait mettre un terme au mouvement dans les plus brefs délais. Les autorités coloniales clamaient haut et fort qu’elles allaient venir à bout de ce qu’elles qualifiaient de fellaga (faisant référence aux combattants tunisiens) avec l’arrivée de l’hiver et les chasser comme des lapins. 

Finalement, l’hiver est passé et les lapins que nous étions, sommes devenus des lions qui ont pu faire abdiquer l’armée coloniale et toute l’armada de l’OTAN qui était derrière. Faut-il rappeler à l’esprit de certains que la Révolution du 1er Novembre a fait chuter 6 gouvernements de la 4e République avant que cette dernière ne soit balayée par les tenants de l’Algérie française pris de panique devant les succès que la Révolution enregistrait au fil des jours. L’arrivée de de Gaulle au pouvoir grâce au colonat a permis à ce dernier de «croire» en la persistance du rêve chimérique de l’Algérie française. Pour ce faire, le général de Gaulle n’a pas lésiné sur les moyens pour venir à bout de la Révolution, en dotant l’armée de tous les moyens et en construisant un deuxième barrage électrifié aux frontières est et ouest de l’Algérie au nom de Challe au sinistre chef des armées à qui il a confié la mission d’étouffer la Révolution. A contrario, la Révolution s’est maintenue et les succès diplomatiques lui ont conféré une aura internationale qui ont poussé de Gaulle à se rendre à l’évidence. Il a finalement choisi de sauver la France. Il a choisi le peuple français et abandonné le colonialisme français qui l’a ramené au pouvoir d’où il a été chassé en 1946. 


La question de la disponibilité de l’armement s’est-elle posée pour les maquisards de la première heure, dans les Aurès, lorsque l’on sait que la région était approvisionnée depuis la Libye ? 


La vision prospective de Ben Boulaïd et sa conviction que le colonialisme français ne pouvait être chassé de notre pays par les voies politiques et pacifiques et que seule la lutte armée était en mesure de mettre un terme à ce système abject imposé à notre peuple, je disais cet esprit, dont était animé Ben Boulaïd, l’a poussé à ne pas se soumettre aux injonctions du PPA-MTLD relatives à la dissolution de l’OS (Organisation spéciale) suite à sa découverte après l’incident de Tébessa. Il a, ainsi, préservé le stock d’armes déjà constitué. Il l’a même renfloué avec d’autres quotas acquis en Libye parmi les armes abandonnées par l’armée nazie dans le désert libyen. En sus de cela, Ben Boulaïd, qui supervisait les caravanes d’armes qui transitaient par Oued Souf, est allé la veille du déclenchement de la Révolution en Libye où il a rencontré Ben Bella pour organiser les voies d’acheminement des armes, selon certaines sources, il a poursuivi son voyage jusqu’en Egypte où il a rencontré le Président égyptien Djamel Abdennasser. Le deuxième voyage qu’il a effectué vers la Libye en février 1955 et au cours duquel il a été arrêté au poste frontalier de Bengardane, avait aussi pour objectif l’acheminement des armes. Rappelons que certaines armes, qui ont été utilisées pour le déclenchement de la Révolution dans d’autres régions en dehors des Aurès provenaient de cette dernière. 

 

Les Six voulaient que cette guerre soit une révolution populaire sans dirigeant ni commandement individuel ni leadership partisan. Elle avait pour slogan «par le peuple et pour le peuple» et elle s’est faite dans la discrétion totale. C’est ce qui a fait, selon vous l’échec de l’entreprise coloniale et le succès de la Révolution du 1er Novembre ? 

La Révolution du 1er Novembre 1954 n’avait pas de zaïm. Cette idée a été abandonnée après le refus de Messali et Lamine Debbaghine d’être à la tête du groupe des six. Etant à la recherche d’une tête d’affiche pour le mouvement révolutionnaire armé qu’ils devaient lancer, les Six ont envoyé, comme je l’ai cité précédemment, Ben Boulaïd chez respectivement Messali et Debaghine pour leur proposer à chacun d’être leur chef. Ils ont tous les deux  refusé catégoriquement l’offre. Ce qui a incité le groupe des historiques à opter pour la direction collégiale en insistant à conférer à leur action une dimension nationale et en se départissant de leur appartenance politique et idéologique, lançant l’idée d’un front qui devait rassembler tous les Algériens quelque soit leur appartenance autour de l’idéal révolutionnaire devant aboutir au recouvrement de l’indépendance. Malgré cela, il convient de rappeler qu’à l’occasion du premier anniversaire du martyre de Mostefa Ben Boulaïd célébré en 1957 à Tunis, Krim Belkacem a déclaré que la Révolution du 1er Novembre 1954 n’avait pas de zaïm, mais elle avait un père en montrant du doigt le portrait de Mostefa Ben Boulaïd. C’est l’une des raisons de la réussite de la Révolution, en plus du caractère secret qui a enveloppé tous les préparatifs, en faisant une surprise pour tout le monde, le peuple algérien inclus. Par ailleurs, il convient de relever un autre motif de réussite de la Révolution du 1er Novembre. Il s’agit de la dimension nationale qu’ont insisté à lui conférer les six. Le choix des chefs de région ne s’est pas du tout fait sur une base régionale ou régionaliste. Preuve en est que Didouche Mourad, originaire du Centre, a été chargé de diriger la Révolution à l’Est au moment où Larbi Ben M’hidi, originaires de l’Est, a été désigné à la tête du mouvement insurrectionnel respectivement de l’Ouest au Centre. Alors que Ben Boulaïd et Krim pour des raisons organisationnelles et historiques ont été maintenus dans leurs régions respectives, les Aurès et la Kabylie. L’autre facteur ayant présidé au succès de la Révolution du 1er Novembre 1954 est la capacité de ses leaders à transcender les différends. En effet, à chacune des étapes, nous avons été confrontés à des problèmes ; malentendus et autres. Mais ce sont des situations qui n’ont jamais altéré notre engagement révolutionnaire, ni nous les avons laissé influer sur le cours de notre combat. A chaque fois nous avons œuvré pour outre passer les différends qui se posaient entre nous, car nous placions toujours l’intérêt suprême de la Révolution et de l’Algérie au-dessus de toute autre considération. Cet état d’esprit a prévalu après l’indépendance et prévaut toujours en Algérie, dont les filles et les fils s’unissent toujours autour de l’idéal patriotique pour défendre l’intérêt national et préserver l’unité et l’intégrité du pays. Tous ces principes sont clairement énoncés dans la proclamation (appel) du 1er Novembre 1954 qui reflète le haut degré de maturité de ses auteurs qui ne justifiaient pas d’un niveau d’instruction élevé mais était imprégnés par la doctrine du mouvement national. Cet appel, qui n’a pas eu droit aux études et aux analyses à la hauteur de son niveau, est un véritable programme de lutte touchant à tous les domaines de l’histoire à la diplomatie. Ces principes sont toujours d’actualité et constituent une source d’inspiration pour prospecter l’Algérie de demain. Dans ce contexte, je rends hommage au président de la République, Abdelmadjid Tebboune, qui a choisi le 1er Novembre 1954 comme référence au programme électoral de son premier mandat et il a corollairement lié l’édification de l’Algérie nouvelle au référent novembriste afin de consacrer l’ancrage social de l’histoire de l’une des plus glorieuses Révolutions du XXe siècle. Personnellement, j’ai toujours clamé que cet esprit de Novembre et ses idéaux sont aujourd’hui de retour. L’unité nationale est plus que de mise pour juguler les défis qui s’imposent à notre pays dans un contexte international particulier. Le chef de l'Etat a fait du dossier de la mémoire une de ses priorités de par sa conviction que le passé permet de percevoir le présent et de préparer le futur. Un retour aux sources qui permettra au peuple algérien en général et les générations post-indépendance et futures de prendre exemple sur leurs aînés qui ont payé le tribut du sang pour que vive l’Algérie et ont unifié leurs rangs pour soustraire ce cher pays à un colonialisme  abject ayant pour seulement testament «Athalaw fi El djazair» (prenez soin de l’Algérie). 

Un dernier mot, votre message à cette occasion  M. Goudjil …

Je réitère mon appel aux Algériennes et aux Algériens de resserrer les rangs et placer l’Algérie au-dessus de toute considération. L’exemple des six leaders historiques est édifiant, ils ont renié toute idéologie et toute appartenance, oubliant les différences en faveur d’un seul objectif le recouvrement de l’indépendance de l’Algérie. Notre credo aujourd’hui est la préservation de l’Algérie et le renforcement de l’indépendance politique par l’indépendance économique. Nos efforts doivent être concentrés sur l’objectif du développement dans tous les domaines pour garantir l’avenir des générations futures. Aussi, je saisis cette opportunité pour rappeler que le 1er Novembre 1954 c’est la date anniversaire de la naissance de la glorieuse Armée de libération nationale (ALN), je rends en cette circonstance hommage à tous les chouhada et moudjahidine sans oublier d’adresser mes sincères marques de reconnaissance à l’Armée nationale psopulaire, digne et méritante héritière de l’ALN, pour les efforts consentis pour la préservation de l’unité nationale et la préservation de l’intégrité territoriale du pays. 

 

 

Bio express

Salah Goudjil  né  le 14 janvier 1931 à Batna, il devient membre du comité central du  Front de libération nationale (FLN) en juin 1962, inspecteur général du parti en 1964 et  chef de daira en 1965. De 1979 à 1986, il est ministre des Transports et de la Pêche, sous la présidence de Chadli Bendjedid. Il soutient la candidature de Mouloud Hamrouche à l'élection présidentielle de 1999. Lors des élections législatives de 2007, il est élu député de Sétif. 
En janvier 2013, il est nommé sénateur. Et depuis 2019, il est président du conseil de la nation. Il soutient la candidature de Mouloud Hamrouche à l’élection présidentielle de 1999 il est président du conseil de la nation. Pendant la guerre d’Algérie, il était commandant dans l’armée des frontières. Il était en Tunisie lors du cessez-le-feu. Il fut, avec son frère, un grand ami et un compagnon de Mostefa Ben Boulaid. 

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