Saison estivale à Biskra : Les aléas climatiques plombent la Reine des Ziban

03/09/2022 mis à jour: 04:01
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La ville déjà dépeuplée se vide pratiquement entre 13h et 18h ( PHOTO : EL WATAN)

A Biskra où règne depuis des semaines une terrible canicule saisonnière, les habitants modulent et adaptent leurs mode de vie en fonction de cette hausse de la température frisant à la mi-journée les 50° C. Beaucoup sont allés se rafraîchir sur le littoral et ceux qui restent vivent au ralenti en se prémunissant le plus possible des dards du soleil. Dans les demeures et les administrations, les climatiseurs fonctionnent à plein temps. 

On ne manque pas une occasion pour rendre grâce à la fée électricité et à l’inventeur du climatiseur sans lequel la vie semble désormais impossible sous ces latitudes. «Avec cette chaleur, nous allons mûrir bien avant les dattes», plaisante-t-on. 
La ville déjà dépeuplée se vide pratiquement au moment de la sieste courante de 13h à 18h. Pour s’occuper, les uns lisent le journal ou quelques livres laissés en réserve, psalmodient des versets du Coran, jouent avec les enfants, regardent la télévision, parcourent les plateformes numériques ou interagissent sur les réseaux sociaux ou tout simplement se laissent aller à un roupillon réparateur dans les bras de Morphée. 
 

Le soir, on sort prendre une glace ou déambuler en famille sur les Allées Benyahia, rencontrer des amis dans les innombrables cafés où les débats, commentaires, observations et supputations vont bon train, notamment sur la dernière visite en Algérie du président de la République française, sur les effets de la crise économique touchant des pans entiers de la société, sur la rentrée scolaire marquée par la hausse des prix des fournitures et sur les nouvelles de la guerre en Ukraine. Dotée de centres thermaux et de loisirs dont Hammam Sidi Yahia et d’un Aqua-parc et de superbes jardins publics plus que centenaires, la Reine des Ziban ploie sous la chaleur estivale laquelle rebute les visiteurs et les touristes préférant les mois d’octobre à mai pour y venir. 

En été, Biskra semble en haillons et assoiffée, relève-t-on. Connue pour avoir été une superbe oasis avec ses palmiers et ses ruisseaux d’eau limpides irriguant des jardins luxuriants et ses habitations en terre où il faisait bon vivre, la ville de Biskra, appelée métaphoriquement la Reine des Ziban que des cohortes de touristes venaient visiter en toutes saisons, est dans un triste état du fait d’une urbanisation échevelée et de l’appauvrissement de son couvert végétal ainsi que d’un manque d’entretien de ses espaces verts, constate-t-on. Après la terrible canicule de l’été 2021 de laquelle même les ficus plantés ça et là en bordures des routes et des artères principales de la cité ne s’en sont pas sortis indemnes. 

Pour parer à cette situation, les agents de la commune et des riverains ont choisi d’élaguer les arbres du domaine public ou carrément de les couper laissant un tronc hideux et amputé à la vue de tous. Quelques arbres ont effectivement reconstitué des branches et ont bourgeonné mais la majorité d’entre eux présentent une pitoyable physionomie de végétaux en fin de vie, constate-t-on.

 Accouplée à des opérations de nettoyage cycliques comme celle lancée dernièrement par Sokara-net pour assainir la ville de ses détritus, une vaste campagne de reboisement et de plantation d’arbres d’alignement pourra redonner à Biskra l’apparence d’une grande ville ou le bien-être des habitants, le respect de l’environnement et la perspective d’un avenir meilleur ne seront pas de vains mots et de creux crédos lancés et scandés à tire-larigot par les autorités locales en charge de la gestion et du développement urbain pour calmer ses habitants indignés et particulièrement ceux ayant connu l’âge d’or de cette ville «méritant un autre sort que celui qui lui est réservé actuellement», souligne-t-on. 
 

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