Dans le quartier de Saint-Pierre, l’ex Rue Arago et la placette attenante (appelée «Placetta») se redorent d’un nouveau look en enlevant les nombreux étals de marchands de fruits et légumes, qui avaient, pendant 20 années, pignon sur rue dans ce quartier populaire.
Ces marchands sont allés s’installer, sur proposition des pouvoirs-publics (ceux du secteur urbain El Emir), dans les étals longtemps désertés du marché Michelet, entre l’avenue Tripoli et la rue Lamartine. Depuis, force est d’admettre que la rue Arago, débarrassée de ses nombreux étals, se retrouve bien plus aérée qu’elle ne l’était autrefois. Les voitures circulent plus librement, et idem pour les passants.
Cela dit, certains regrettent, par ce «déménagement intempestif», opéré dimanche dernier, la disparition d’un certain charme intrinsèque à ce quartier : les légumiers, fruitiers et autres poissonniers en effet, qui écoulaient leur stock à la criée, apportaient un surcroît d’animation rendant ce quartier un passage obligé pour tous les habitants du centre-ville, qui y venaient faire leurs emplettes, même aux heures les plus reculées de la soirée. «C’est un mal nécessaire, déclare un boucher opérant à Placetta. Quand bien même l’ambiance était garantie, une certaine anarchie y régnait.
Et puis, il faut aussi penser à ceux qui habitent les immeubles alentours. Ils sont en proie à la circulation, dans leurs demeures, de toutes sortes de bestioles nuisibles émanant de ces étals crasseux et de cette marchandise invendue laissée, en soirée, à même le sol.
D’un point du vue hygiénique, c’était en effet une catastrophe !» Reste à savoir, à présent, si le marché Michelet, longtemps abandonné à son triste sort, puisse renaître de ces cendres à la faveur de ce transfert et qu’il retrouve enfin son lustre d’antan.
Enfin, il faut aussi rappeler que la marché des Aurès (ex la Bastille), situé en plein centre-ville entre la rue Larbi Ben M’hidi et la rue Arago, devait, depuis 2018 au moins, connaître une opération similaire, en faisant déloger ses commerçants dans les anciennes caves de l’ONCV (place Hoche), le temps de réhabiliter cette artère marchande et piétonne, en proie aux crevasses et aux immondices.
Malheureusement, rien n’a été fait ! Retaper le marché de la Bastille, refaire sa voirie et assurer son éclairage, c’est donner au centre-ville une nouvelle jeunesse, mais encore faut-il qu’on se retrousse les manches et qu’on s’y décide enfin !