Risques liés à La rage : La prévention, le meilleur moyen de lutte

24/06/2024 mis à jour: 19:18
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Les nouvelles techniques permettent de faire un diagnostic de la rage en 24 heures - Photo : D. R.

Il est important de mettre en garde les citoyens contre la rage car la maladie se manifeste initialement par des symptômes non spécifiques similaires à ceux de nombreuses autres maladies virales, à l’exemple de la fièvre, des maux de tête…

Il y a quelques jours, un chat s’est attaqué à des passants, créant un climat de panique dans les quartiers de la commune de Baraki. Celui-ci a rapidement été capturé et soumis à des tests qui ont démontré qu’il était infecté par la rage. «Les autorités locales ont alors invité les personnes attaquées par le chat enragé la semaine dernière à se présenter à l’établissement de santé de Sidi Moussa pour y subir des prélèvements», indique le communiqué publié sur la page officielle de l’EPSP de Baraki.

Il est important de mettre en garde les citoyens contre la rage car la maladie se «manifeste initialement par des symptômes non spécifiques similaires à ceux de nombreuses autres maladies virales à l’exemple de la fièvre, des maux de tête, un malaise général et parfois des douleurs ou des picotements au site de la morsure», explique Yacine Iddir, docteur en médecine.

Selon lui, ces symptômes évoluent rapidement vers des manifestations neurologiques plus graves, incluant agitation, anxiété, confusion, hallucinations, hydrophobie (peur de l’eau) et aérophobie (peur des courants d’air). «Sans intervention, la maladie progresse vers le coma et la mort», prévient-il.

C’est pourquoi, le spécialiste estime important d’agir rapidement en cas de morsure ou de griffure par un animal suspecté d’être enragé. En termes de protocole à suivre,  Yacine Iddir recommande, comme première étape, de laver immédiatement et abondamment la plaie avec de l’eau et du savon pendant au moins 15 minutes. «Cette action peut réduire considérablement le risque d’infection», assure-t-il. Il appelle ensuite à désinfecter la plaie, et cela, en appliquant un antiseptique tel que de l’alcool à 70% ou de la Povidone iodée.

Enfin, dernière étape et non des moindres, une consultation médicale immédiate. «Il faut se rendre immédiatement dans un centre médical pour une évaluation et un traitement post-exposition qui consiste généralement en une série de vaccinations antirabiques administrées sur plusieurs semaines.

Sachant que la prévention par la vaccination après une exposition suspectée est cruciale et doit être administrée avant l’apparition des symptômes», a-t-il poursuivi. Précisant au passage qu’il est recommandé de ne pas suturer la plaie sauf si absolument nécessaire et sous la supervision d’un professionnel de santé.

L’administration de sérum antirabique peut, quant-à-elle, être indiquée pour les blessures graves ou celles situées près de la tête ou du cou. «Si les vaccins ont été, pendant longtemps, à l’officine, l’antirabique en particulier, ils ont été retirés, je suppose, par crainte du non respect de la chaîne de froid et de sans doute des abus constatés», explique Ahmed Benfares, pharmacien d’officine.

Selon lui, il est important que la chaîne de soin soit respectée. «Le malade doit d’abord être vu par un médecin qui est seul habilité à vacciner ou pas», insiste-il.

Toutefois, le pharmacien affirme : «Aujourd’hui, nous revendiquons le retour à la vaccination en officine pour plus de commodité pour le malade à la condition que les contrôles soient réguliers et très sévères.» En conclusion, la prévention reste le meilleur moyen de lutter contre la rage. «La vaccination des animaux domestiques, la sensibilisation du public et une réponse rapide et appropriée en cas d’exposition sont des mesures essentielles pour prévenir cette maladie mortelle», conclut Dr. Yacine Iddir.

Pour sa part, M. Benfares estime que certains citoyens sont moins prudents vis-à-vis des chats errants et s’approchent d’eux sans méfiance alors qu’ils sont plus dangereux parce que plus agressifs quand ils sont enragés. «C’est pourquoi, j’estime essentiel qu’il serait utile d’orienter la prévention dans le sens de la prudence vis-à-vis de tous les animaux errants y compris les chats», conclut M. Benfares.


 

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